Burundi : la solution à la crise viendra-t-elle de la médiation sud-africaine ?Samedi 23 Janvier 2016 - 12:25 La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Maité Nkoana-Mashabane, a assuré la semaine dernière que son pays était prêt à jouer un rôle de médiateur dans crise burundaise. Reste à savoir si du côté de Bujumbura, l’accord donné à cette proposition sera appliqué d’autant que jusqu’à présent, ni la communauté est africaine ni l’Union africaine (l’UA), et pas non plus le conseil de sécurité des Nations unies n’ont réussi à convaincre le président Pierre Nkurunziza sur la nécessité pour le pouvoir de dialoguer avec l’opposition en vue de ramener la paix au Burundi. Malgré cela, tout le monde espère que la crise au Burundi sera certainement dénouée avec le concours de Pretoria, puisque la chef de la diplomatie sud-africaine a indiqué la semaine dernière que le gouvernement burundais était ouvert à la négociation. « Le nouveau ministre tanzanien des Affaires étrangères, Augustine Mahiga, est venu nous voir pour nous dire que la communauté d’Afrique de l’Est souhaiterait que l’Afrique du Sud joue un rôle de médiateur comme dans le passé. Mr Mahiga, ainsi qu’un émissaire de Bujumbura que j’ai rencontré il y a quelques jours, nous ont tous deux assuré que nous serions invités à participer à processus », a indiqué Maité Nkoana-Mashabane. « Pour ce qui est d’une force de maintien de la paix, oui il y a eu une proposition faite au gouvernement burundais, et ils nous ont répondu qu’ils considéraient sérieusement cette proposition. Ce qui est important c’est que les citoyens burundais ne soient pas victimes pendant que des négociations ont lieu », a-t-elle ajouté. La ministre sud-africaine des Affaires étrangères a par ailleurs souligné que le Burundi a besoin d’une force de protection des civils et non d’une force de maintien de la paix. « Les discussions que nous avons eues avec l’émissaire burundais vont se poursuivre, et nous aurons l’occasion de les finaliser lors du sommet de l’UA, a relevé, Maité Nkoana-Mashabane. Ce que les Burundais ne comprennent pas, c’est pourquoi auraient-ils besoin d’une force de maintien de la paix alors qu’eux-mêmes contribuent à de telles opérations dans différents pays. Mais s’il y a besoin d’une force de protection, qui protège les civils pendant que des négociations ont lieu, ils sont prêts à considérer cette option ». Les yeux de toute la communauté internationale sont dorénavant tournés vers l’Afrique du Sud concernant l’éventuelle sortie de crise au Burundi. Sinon, pourquoi ne pas l’espérer lorsqu’on sait que Pierre Nkurunziza n’a pas donné une suite satisfaisante à la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU qui a séjourné jeudi et vendredi derniers à Bujumbura. Celle-ci était pourtant partie encourager tous les acteurs politiques à mettre fin à la crise que traverse le pays. Il s’agissait de faire le point sur la situation sécuritaire dans le pays ainsi que sur la proposition de médiation faite par la Communauté de l’Afrique de l’Est, menée par le président de l’Ouganda, Yoweri Museveni. Tout ce qu’on peut retenir de cette visite c’est que l’actuel président burundais s’est montré inflexible. Il a refusé catégoriquement de dialoguer avec les putschistes ou l’opposition en exil. « La seule voie vers la paix et la démocratie est d’arrêter et juger les conspirateurs où qu’ils soient », a-t-il affirmé à l’issue de sa rencontre avec la délégation de l’ONU. Le président a balayé d' un revers de la main tout déploiement de troupes de protection pour protéger des civils comme l’envisageaient les Nations unies et l’organisation panafricaine. « L’aide dont le Burundi a besoin aujourd’hui n’est pas militaire », a-t-il insisté, comme l’a rapporté son porte-parole, Karerwa Ndenzako. Pour ce qui est de l’enquête indépendante réclamée par l’ONU suite à la publication de son rapport faisant état de viols, de tortures, d’exécutions et l’existence de possibles charniers, Pierre Nkurunziza a dit que « Le Burundi y est favorable, si le gouvernement donne son accord ». Pour le chef de l’Etat burundais, parler de génocide dans son pays n’est rien d’autre qu’« une affabulation ». Pour rappel, notons que le Burundi est secoué par une crise politico-sécuritaire depuis le 26 avril de l’année dernière, date à laquelle ont commencé des affrontements entre des militants des partis d’opposition contre le 3e mandat présidentiel du président Nkurunziza et ceux qui y sont favorables. L’ONU estime à 400, le nombre de personnes qui ont été tuées depuis le début des affrontements et autres marches de protestation dans le pays.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |