Brouille au sein du gouvernement : Bruno Tshibala se ferait remonter les bretellesMercredi 9 Mai 2018 - 16:45 Une réaction attribuée au vice-Premier ministre honoraire, Émile Bongeli, rappelle au Premier ministre certaines attitudes à adopter pour « se poser en Homme d’État ». Dans une réaction qui circule sur le net et attribuée au vice-Premier ministre honoraire, Émile Bongeli, cet ancien membre du gouvernement regretterait que le Premier ministre, Bruno Tshibala, ait exposé sur la place publique sa lettre de mise en garde adressée au ministre chargé de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP), Gaston Musemena. « Il est regrettable que les affaires d’État soient réduites à être gérées au niveau de la rue, à travers les réseaux sociaux. Cette désacralisation des hautes et nobles fonctions ministérielles appauvrit les dirigeants qui s’y prêtent et les dévalorisent face à l’opinion publique avisée », aurait-il écrit. Pour cet enseignant d’universités qui a également fait ses preuves dans le gouvernement, en effet, « divulguer dans les réseaux sociaux une lettre de mise en garde d’un collaborateur de haut niveau ministériel est signé de faiblesse ». Non seulement on n’y gagne rien, aurait-il dit, mais l'on perd en crédibilité, en dignité et en confiance. « La politicaille peut se faire dans la rue, mais la gestion des affaires de l’État exige un maximum de discrétion, car une certaine mystification est bonne pour un meilleur exercice du pouvoir politique. C’est le prix à payer pour se poser en Homme d’État », est-il dit dans ce post. Mise en garde contre Gaston Musemena Dans sa correspondance publiée sur les réseaux sociaux, en effet, Bruno Tshibala a dit sanctionner Gaston Musemena pour la « gravité » de son « comportement irresponsable » dans la gestion du conflit de compétence entre son ministère et celui de la Formation professionnelle, métier et artisanat (FPMA), sur la gestion de l’enseignement technique et professionnel ainsi que celle des écoles y rattachées. Le Premier ministre a rappelé au ministre de l’EPSP sa décision prise le 2 janvier dernier, conformément aux lois de la République et à la réforme du système éducatif congolais, attribuant la gestion de l’enseignement technique et professionnel et les écoles qui s'y rattachent au ministère de la FPMA. Bruno Tshibala reproche à Gaston Musemena, par rapport à ce dossier, d’avoir incité, en sous-main, les fonctionnaires de son ministère pour « s’opposer publiquement à la décision du chef du gouvernement ». Le ministre de l’EPSP est également accusé d’avoir profité du séjour du Premier ministre à l’étranger pour donner de fausses informations aux ministres membres de la commission socioculturelle du gouvernement sur l’arbitrage de ce conflit, dans le but de le discréditer. Bruno Tshibala a, enfin, noté que Gaston Musemena avait fait, quarante-huit heures avant la prise de cette sanction le 7 mai, des déclarations dans la presse pour exprimer son opposition à sa décision et affirmer que les écoles techniques et professionnelles étaient sous son autorité. « Il est donc établi que vos agissements décrits ci-dessus violent le code de bonne conduite de l’agent public, déshonorent le gouvernement d’union nationale et sont donc condamnables. Je note qu’il y a ici des actes d’indiscipline caractérisée et de manque de respect à l’égard de l’autorité intolérables qui méritent d’être sanctionnés », a écrit Bruno Tshibala dans ce courrier portant sa signature. Le chef du gouvernement, qui menace le ministre de l'EPSP d’envisager des actions plus sévères contre lui en cas de récidive, a noté que devant la gravité de ce comportement irresponsable, il lui a infligé la sanction de mise en garde. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Photo: Bruno TShibala, le Pr Emile Bongeli et Gaston Musemena Notification:Non |