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Lundi 17 Juillet 2017 - 13:30

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Centrafrique : Situation toujours « très critique » à Zemio et Bangassou

Le chef de la Minusca et une délégation gouvernementale ont effectué le 15 juillet une visite à Zemio puis à Bangassou, afin d’évaluer les situations sécuritaires et humanitaires dans ces deux villes plongées dans les violences.

Les hostilités déclenchées à Zemio( à l’Est du pays) continuent de faire rage. Déjà, 23.000 déplacés, plus de 188 maisons incendiées et une vingtaine des morts. Des témoignages reçus font état de l’attaque d’un centre hospitalier, mardi dernier à Zemio. Après le retrait du HCR suite à l’attaque de sa base, c’est maintenant le tour de MSF-Hollande de quitter la ville de Zemio à cause de la flambée de violences et l’attaque armée orchestrée au sein de l’hôpital. « Ils ont ouvert le feu, ce jour-là, le bilan fait état d’environ 10 morts dont un enfant (1 an). Des produits pharmaceutiques et autres biens matériels emportés », rapporte un humanitaire anonyme.

La ville de Zemio continue d’être sous les détonations d’armes, les pillages, la destruction des maisons. Selon des sources humanitaires, 188 maisons ont été incendiées, environ 23.000 personnes déplacées, 23 morts et plus de 23 blessés. Une source administrative a minimisé la mission d’une semaine que le préfet du Haut-Mbomou a effectuée dans la zone pour calmer les esprits. « La mission n’a pas d’effet, car les communautés musulmanes et chrétiennes ne sont pas prêtes à s’accepter », rapporte cette source. « Pour la communauté autochtone Zandé, accepter le pardon c’est encore trop tôt. Car les conséquences imminentes dont elle est victime sont vivaces ; elle vit dans le site des déplacés, toutes les maisons et biens ont été incendiés », a relevé la même source avant d’ajouter que la situation qui affecte la ville de Zemio inquiète déjà la population d’Obo, qui reçoit plusieurs déplacés.

Selon un communiqué conjoint de la coordination humanitaire et le ministère des Affaires sociales et des actions humanitaires, ces violences entravent sérieusement l’accès humanitaire et les derniers incidents ont obligé les ONG internationales, qui étaient les seules à apporter des soins de santé à suspendre leurs activités et de relocaliser leurs personnels en lieu sûr. « Nous appelons les instigateurs de cette violence physique et morale à mettre un terme immédiatement à leurs agissements criminels et à placer les intérêts des personnes affectées au-dessus de toute autre considération », peut-on lire dans le communiqué.

Zemio comme plusieurs autres villes des provinces sombrent dans des violences depuis ces derniers temps. Début mai dernier, les violences à Bangassou ont fait plusieurs morts et des dégâts matériels. Des soldats de la paix du contingent marocains et cambodgiens ont été la cible d’attaque causant la mort de 6 Casques bleus.

 UNMAS a détruit un grand nombre de munitions et d’explosifs en 2016

D’importantes quantités d’armes et de munitions obsolètes ont été détruites au cours de l’année 2016. L’annonce a été faite par Richard Derieux, chef de programme de UNMAS lors de la conférence de presse de la Minusca.

Depuis son arrivée en Centrafrique en 2014, UNMAS a pu détruire 374.123 munitions, 194 tonnes d’explosifs commerciaux et 790 armes, selon les données officielles. L’agence de l’ONU a construit 22 armureries et installé 5 kits temporaires pour les autorités nationales. Richard Derieux, chef de programme, a indiqué que 492.292 personnes ont bénéficié des informations sur le danger lié aux engins explosifs durant 13.636 séances d’éducation aux risques.

Le chef de programme de UNMAS a présenté le bilan de l’agence de l’ONU en ces termes : « pour cette année budgétaire, allant du 1er juillet 2016 au 1er juillet 2017, 198.602 munitions et engins explosifs ont été détruits ; 316 kilos d’explosifs ont été brûlés ; 8 armureries ont été construites et 2 kits temporaires installés ; 49 membres (autorités nationales et UNPOL) ont été formés en tant qu’armuriers et 173.120 bénéficiaires ont reçu 5.105 séances d’éducation aux risques (ALPC) ».

Le programme UNMAS-Centrafrique émarge sur le budget de la Minusca. Depuis le 30 juin 2017, cette agence manque de financement.

 Bossembele coupée du réseau téléphonique depuis deux mois

Cette perturbation impacte négativement sur les activités dans cette ville. Beaucoup de personnes s’en plaignent, mais les opérateurs de téléphonie n’en donnent pas les raisons à leurs clients.

Selon Valérie Natacha Gogoudou, une des femmes leaders de la localité, « ce problème n’est pas le premier du genre car depuis plusieurs mois, les opérateurs de téléphonie mobile ne donnent pas de services de qualité ». La société Orange a justifié cette coupure par « une perturbation de réseau ». Orange et Télécel sont deux opérateurs présents dans la localité.

Les habitants de Bossembele sont mécontents de cette situation et en appellent aux élus nationaux pour leur venir en aide. Même si Bossembele se plaint de la coupure de la ligne téléphonique, à Kaga-Bandoro, les abonnés Orange se disent soulagés par le retour du réseau au côté de Télécel.

Josiane Mambou Loukoula et RJDH

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