Brazzaville : l’appel à la « ville morte » lancé par l’opposition partiellement suiviMardi 29 Mars 2016 - 18:45 L’appel à la désobéissance civile de l’opposition n’a pas été respecté dans plusieurs quartiers de la capitale. À la mi-journée, la quasi-totalité des activités informelles dont vivent les Congolais avait repris son train quotidien. Même si, aux premières heures de la journée, les rues se sont avérées peu animées dans les quartiers sud de Brazzaville.
Par ailleurs, les routes du centre-ville n’ont pas reçu le monde habituel au point qu’à certaines heures creuses de la journée, on n’a pas observé des embouteillages dans les principales artères. Une circulation plutôt fluide qui, généralement, est observée le dimanche dans ce centre d’affaires. Au marché Total, le climat est morose, les commerçantes ont choisi plutôt de quitter leurs étals habituels pour s’installer dans le hall. Les magasins et les boutiques situés tout le long des principales artères ont ouvert leurs portes, hormis quelques-uns des quartiers comme Kinsoundi qui ont eu peur des pillages de la part des jeunes manipulés par certains hommes politiques. « Je suis venue vendre mes safous. Si je reste à la maison, qui viendra nourrir mes enfants ? », a réagi une commerçante. Dans d’autres quartiers réputés proches de l’opposition tels que Makélékélé, Mfilou et La Base, les activités se sont vite lancées vers midi. Certains habitants interrogés ont reconnu « n’avoir pas respecté le mot d’ordre de l’opposition », mais ils craignaient plutôt des troubles que certains partisans de l’opposition pouvaient lancer à travers la ville. D’autres par contre ont respecté ce mot d’ordre, bien que n'ayant pas compris sa raison d'être. L’aéroport international de Maya-Maya a fonctionné normalement, même s’il n’a pas connu son affluence habituelle, car certaines personnes, explique un voyageur, n’ont pu se déplacer, faute de moyens de locomotion dans certains quartiers. Hormis les fonctionnaires de l’État, la population, dans son ensemble, a tout d’abord observé la situation avant de vaquer à ses occupations. Contraste avec les quartiers nord de la capitale Contrairement à ceux des quartiers sud, les habitants des quartiers nord de Brazzaville ont vaqué librement à leurs occupations quotidiennes. Du quartier Nkombo en passant par les marchés du lycée Thomas-Sankara, Mikalou, Talangai, Texaco Ouenzé, Moungali, une affluence habituelle a été constatée. S’agissant du déplacement, en dépit des caprices des chauffeurs de taxis et minibus, la population a été tout de même soulagée, grâce à la STPU (Société de transport public urbain). « Nous vivons une journée très active ici à Moungali. Nous sommes en pleine activité. Ce matin, on a vu une sortie massive de la population aller dans les lieux de travail. Pour preuve, allez au niveau des marchés, ateliers, boutiques et magasins, des services administratifs, tout est ouvert », s'est réjoui Moïse, vendeur de friperie au marché Moungali. «La population a compris. Elle a choisi la paix, le calme et, surtout, le travail. L’opposition a échoué, nous vivons une ville active et non morte. C’est un échec lamentable pour l’opposition. Elle doit maintenant tirer des leçons et s’en servir. Elle doit savoir que personne ne veut la violence dans ce pays, nous sommes pour la paix », a renchéri un autre vendeur. Les mots d’ordre de grève ou de ville morte sont à l'origine de la peur qu’éprouve la population qui a souvent maille à partir avec des bandes de gangs organisées pour la terroriser et la violenter. Il est certain que d’ici peu, l’ensemble des Brazzavillois, rassurés, reprendront leurs activités.
Yvette Reine Nzaba et Lydie Gisèle Oko Légendes et crédits photo :-Une vue du marché Total
-Des boutiques ouverts sur l'avenue de l'OUA à Bacongo Notification:Non |