Brazzaville : la psychose est quasiment retombée dans des hôpitauxJeudi 5 Novembre 2015 - 17:45 Depuis deux semaines, le calme est revenu dans la capitale congolaise, après les affrontements du 20 octobre dernier entre forces de l’ordre et manifestants opposés au référendum sur la Constitution. Dans les différentes structures sanitaires situées dans les zones nord et sud de la ville, le personnel a repris normalement le travail. C’est le constat fait par une équipe des Dépêches de Brazzaville qui a sillonné quelques hôpitaux de la place. Dans les quartiers où se sont concentrées les violences de ces derniers jours, la tension a baissé d’un cran. A l’entrée de ces quartiers, les véhicules ne sont plus fouillés, les taxis et les minibus circulent à nouveau et les habitants vaquent normalement à leurs occupations quotidiennes.
Ici, il règne une ambiance détendue entre le personnel soignant et les malades. Les différents services fonctionnent de jour comme de nuit, comme l’explique le chef de service des ressources humaines, Bernard Mokoko, un peu crispé. Il tente de décrire l’atmosphère des jours précédents. « Le 20 octobre, quand les évènements éclatent, le directeur publie une note de permanence pour assurer le service minimum, car certains agents avaient choisi de rester terrer chez eux, en attendant le retour au calme ». « Lorsque le calme est revenu, les 166 agents qui travaillent dans cet hôpital, tout service confondu, ont repris le travail y compris ceux habitant la zone nord de la ville. Je rejette l’idée de psychose qu’on peut imaginer chez les uns et les autres », a précisé Bernard Mokoko. En effet, ici dans le 7ème arrondissement, le calme est revenu, mais en fait, « c’est la psychose qui règne », nuance un autre agent de santé. Ce dernier craint que cela ne recommence. Il a raconté brièvement son témoignage vécu récemment lorsqu’il a été menacé verbalement alors qu’il se rendait à son lieu de service. Par peur de représailles, il envisage même, a-t-il confié, de solliciter une affectation dans la zone nord où règne, selon lui, la quiétude et où il estime être en sécurité. L’hôpital de base de Makélékélé... Dans cet hôpital qui compte 600 agents, le surveillant géneral, Jean Claude Bernard Denga a expliqué que, dans la semaine du 19 au 25 octobre, l’établissement est resté pratiquement vide pendant quelques heures, mais aussitôt, une solution a été trouvée. Les responsables ont sollicité quelques volontaires qui avaient accepté d’assurer la permanence durant la période de trouble. « Aujourd’hui, la situation est revenue à la normale et tout le personnel a repris le travail y compris nos collègues vivant dans la partie nord de la ville », a précisé le surveillant général. De leur côté, les malades qui redoutent la recrudescence des violences prient « le bon Dieu » pour qu’ils retrouvent vite la santé et regagnent leur domicile. Un visiteur venu pour s’assurer que son frère reçoit les soins, a loué le courage des infirmières qui sont venues travailler pendant que les armes crépitaient, avant de déplorer"l'attitude de certains hommes politiques qui sont en train de mettre la santé des populations en danger ".
Le même constat a été fait à l’hôpital de Base de Bacongo où le surveillant général, Daniel Milandou, peu bavard a tout simplement indiqué que, lors des heurts, les agents sont rentrés précipitamment, et plus tôt que d’habitude chez eux, puis quelques jours après, « tout le monde a regagné son poste de travail jusqu’à maintenant ». L’hôpital de référence de Talangaï dans le 6ème arrondissement a constitué le point de chute de notre rondonnée. Ici, les agents de santé croisés dans la cour ont certifié la reprise effective du travail par tout le personnel, allant jusqu'à se réjouir de l’ambiance d’antan qui y règne actuellement.
Yvette Reine Nzaba Légendes et crédits photo :1-une vue de l'hôpital de l'amitié Sino-congolaise de Mfilou
2-le personnel soignant en plein service à l'Hôpital de base de Makélékélé
3-une vue de l'hôpital de Talangaï
Crédits photo Adiac Notification:Non |