Biodiversité : « Il est temps de prendre les forêts au sérieux », selon l’ONU

Cette onzième session du forum sur les forêts qui prendra fin le 15 mai prochain, permettra aux différents délégués venus des cinq continents, de définir ensemble la stratégie commune pour « rehausser le profil des forêts dans le programme de développement pour l’après-2015 ». L’objet de ces assises, selon les instigateurs de l’évènement, vise à améliorer les moyens de subsistance des populations tributaires des forêts et favoriser l’accroissement de la superficie des forêts protégées dans le monde.

« Il est temps de prendre les forêts au sérieux », a déclaré à l’ouverture de session le vice-secrétaire général de l’ONU, Jan Eliasson. Il a indiqué par ailleurs que 1,6 milliard de personnes étaient tributaires d’une manière ou d’une autre des forêts. « Un arrangement satisfaisant sur les forêts permettrait de mettre la communauté internationale sur la voie de l’économie verte et du développement durable », a-t-il souligné.

Malgré les efforts entrepris par les Etats pour promouvoir la biodiversité, d’énormes sacrifices restent à déployer, a lancé Noël Nelson Messone qui conduit la délégation gabonaise. Les participants reconnaissent toutefois que si des difficultés persistent, c’est à cause « du peu d’importance que les pays attachent à la gestion durable des forêts par rapport aux autres priorités gouvernementales et à la sous-évaluation des avantages économiques, sociaux et environnementaux des ressources forestières ».

Le directeur du Secrétariat du Forum, Manoel Sobral-Filho, qui a présenté les rapports du secrétaire général de l’ONU, a souligné que 81 États membres avaient soumis leur rapport national sur les progrès réalisés concernant la gestion durable des forêts, ce qui représente 72% des 4,1 milliards d’hectares de la couverture forestière mondiale.  

Si toutes les parties engagées dans ce processus admettent qu’il y a des défis réels à rélever, peu d’entre elles s’accordent sur les démarches à atteindre. « Il faut établir un lien entre le nouvel arrangement international et le programme de développement pour l’après-2015 », a estimé le délégué de l’Union européenne.  L’Instrument sur les forêts, a-t-il souhaité, doit rester au cœur du futur arrangement. « Nous ne sommes pas en faveur de la réouverture de négociations sur ce point », a-t-il dit.

S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la déléguée de l’Afrique du Sud a, pour sa part, demandé l’établissement d’un « fonds mondial pour les forêts qui aura pour rôle de fournir des ressources financières durables aux pays en développement pour la réalisation des objectifs internationaux. »

Créé en 2000 par une résolution du Conseil économique et social, le Forum sur les forêts est la seule enceinte intergouvernementale au sein des Nations unies habilitée à discuter de manière globale des questions environnementales et socioéconomiques relatives aux forêts.