Audience à la présidence de la République : Jean-Yves Le Drian souhaite une bonne coopération entre Sangaris et la Misca

Vendredi 3 Janvier 2014 - 10:15

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Après un entretien d’une heure, le 2 janvier, avec le président Denis Sassou N’Guesso, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a plaidé pour « une bonne cohérence et une bonne coopération entre l’opération Sangaris et la Mission internationale de soutien à la Centrafrique » afin d’aboutir à des résultats en Centrafrique

 Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Monsieur le Ministre, peut-on connaître l’objet de votre visite à Brazzaville ?

Jean-Yves Le Drian (JYLD) : J’ai rendu visite aux forces françaises présentes sur plusieurs théâtres d'opérations en Afrique sahélienne et en Afrique centrale. Je suis particulièrement préoccupé par la situation en République centrafricaine, et j’ai tenu à venir voir le président Denis Sassou N’Guesso, parce que la France et le Congo sont tous deux contributeurs au processus mis en œuvre pour l’application de la résolution des Nations unies. Il y a près d’un millier de soldats congolais et en RCA, il y a 1 600 soldats français. Nous sommes devant des engagements importants : il était utile qu’on en parle et que l’on regarde aussi la situation avec celui qui est le plus grand contributeur à la Misca [Mission internationale de sécurisation de la Centrafrique], le Congo.

LDB : De quoi avez-vous parlé ?

JYLD : Il n’y a pas de commentaire particulier à faire, mais nous sommes soucieux de la bonne mise en œuvre de la résolution des Nations unies et déterminés à l’appliquer dans son intégralité ; c'est-à-dire à la fois désarmer toutes les parties, faire en sorte que la Misca se déploie et que le processus politique se mette en œuvre. Nous avons échangé sur ces trois points.

LDB : Le président François Hollande avait parlé d’une démonstration d’efficacité lorsque l’opération Sangaris a été lancée début décembre. Cette stratégie tient-elle toujours ?

JYLD : Bien sûr, mais le mal est profond en République centrafricaine, c’est pourquoi il faut un peu de temps et il faut une bonne cohérence, une bonne coordination entre l’opération Sangaris et la Misca pour aboutir au résultat que je viens de rappeler et qui tient en trois points : désarmement, renforcement de la Misca, transition politique.

LDB : Vous avez déclaré, à l’issue de votre séjour au Mali, que les forces françaises de la mission Serval resteraient le temps nécessaire. Qu’en est-il de la Centrafrique où la situation est aussi préoccupante ?

JYLD : Il y a en Centrafrique une urgence sécuritaire et une urgence humanitaire, donc le plus rapide est le mieux et le plus rapide est nécessaire. Il faut se mobiliser pour que ça aille vite.

Jean-Yves Le Drian, qui était accompagné, entre autres, de l’ambassadeur de France au Congo, Jean-François Valette, venait de Bangui (Centrafrique) et de Libreville (Gabon), dans le cadre de la tournée africaine qu’il a commencée au Mali où la France conduit l’opération Serval. L’audience s’est déroulée en présence de plusieurs officiels congolais, notamment Basile Ikouébé, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, et Charles Richard Mondjo, ministre à la présidence chargé de la Défense nationale.

Gankama N'Siah

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Jean-Yves Le Drian s'entretenant avec le président Denis Sassou N'Guesso. Photo 2 : Les deux délégations lors de l'entretien. (Crédits photos Adiac)