Assainissement : « Une première pluie suffirait pour que Djiri soit coupé du reste de la ville », déclare Adelard Yvon BondaJeudi 3 Septembre 2015 - 16:30 Dans une interview accordée récemment à la presse après avoir visité quelques érosions qui menacent dangereusement certains quartiers du 9e arrondissement de Brazzaville, Djiri, le conseiller municipal Adelard Yvon Bonda, a demandé aux pouvoirs publics de tout mettre en œuvre pour éviter le pire.
Adelard Yvon Bonda (A Y B): Cette situation me fait très mal. C’est pourquoi à la veille des saisons des pluies, je reviens sur cette question pour que les pouvoirs publics puissent descendre sur place. Une première pluie suffirait pour que Djiri soit coupé du reste de l’arrondissement. Je souhaite que les pouvoirs publics fassent urgemment une descente sur le terrain, pour aller vivre de visu cette triste réalité. Qu’on essaie de regarder le danger qui guette la station terrienne de Moungouni à Massengo. C’est une érosion grave. À l’allure où vont les choses et si on ne fait pas attention, c’est toute cette partie de Brazzaville et les maisons des innocentes populations qui vont être englouties. Même si on ne peut pas construire les collecteurs d’eau sur cette voie ou la bitumer, mais la remblayer serait une bonne chose pour permettre à la population de circuler librement. À ce jour, nous avons déjà enregistré au total trois cas de décès. Pour cela, j’interpelle le maire de Brazzaville d’avoir un regard particulier sur cette situation parce que les populations de Djiri sont, aujourd’hui, abandonnées à elles-mêmes. LDB : Brazzaville abrite du 4 au 19 septembre, les 11e Jeux africains, ce qui justifie l’exécution des travaux sur le tronçon Nkombo-Kintélé en passant par la route nationale n°2 via Djiri. Aviez-vous quelques soucis ou un appel à lancer ? A Y B : La société Andrade Gutierrez devrait se battre, pour épargner aux habitants de Djiri des souffrances subies lors de la dernière saison des pluies. Elle a tout intérêt à le faire pour que les travaux avancent normalement. Déjà, je vous dis que ce fait actuellement nous désole en tant qu’habitant de ce quartier. Il arrive des moments où les usagers de cette route subissent de longs embouteillages, de 18 h à 23 h. Le tronçon Nkombo télévision-marché Massengo est tantôt parcouru en 6 h du temps. C’est aberrant. Avec les Jeux africains qui pointent à l’horizon, je pense que cette société devrait travailler nuit et jour pour faciliter le trafic sur l’axe Djiri-Kintélé. Les populations de Djiri aimeraient aussi aller assister aux Jeux africains, pour accompagner les efforts du gouvernement et surtout faire plaisir aux invités de marque. Quant à l’appel lancé récemment par le chef de l’Etat lors de son message sur l’état de la nation concernant la mobilisation de la jeunesse congolaise autour de ces jeux, c’est un message que nous sommes en train de relayer. Malgré nos maigres moyens. La jeunesse de Brazzaville en général et celle de Djiri en particulier, à qui je demande de ne pas se laisser manipuler, doivent être derrière les autorités nationales et prendre d’assaut, à l’ouverture et à la clôture des jeux, les différents stades modernes construits. Cette jeunesse doit également s’approprier les jeux africains qui font, désormais, partie de notre patrimoine. Tout ceci pour prouver à nos hôtes que le Congo, qui a abrité il y a 50 ans (en 1965) les 1ers Jeux africains est une grande nation du sport. Cela permettra au Congo d’être bien vu à travers le monde. LDB : Vous venez de séjourner dans les capitales des trois pays d’Afrique de l’Ouest, notamment Dakar au Sénégal, Abidjan en Côte d’Ivoire et Cotonou au Benin. Que peut-on retenir de votre voyage ? A Y B : En tant que politique, j’ai saisi cette opportunité pour regarder comment fonctionne la décentralisation chez les autres. J’ai, donc, échangé avec quelques collègues-conseillers de ces pays suscités (notamment ceux de Dakar et d’Abidjan), pour voir comment ils fonctionnent par rapport à nous. De sorte que leurs expériences puissent nous aider, en tant que « nouveaux venus » dans les Assemblées locales. J’ai donc bénéficié des sages conseils de ces élus locaux. A Dakar, j’ai été émerveillé de voir les agents municipaux en plein travail sous une pluie battante et à une heure tardive. Ceci, pour le bien de la population. Je partagerais cette expérience avec mes collègues conseillers de Brazzaville pour qu’au niveau de notre mairie, on essaie d’inculquer ce savoir-faire à nos agents municipaux. Pour que ces derniers soient totalement au service de la mairie. De même, à Abidjan, le Conseil est debout en train d’échanger régulièrement avec la population. Ça été un très bon séjour, marqué par des échanges fructueux avec des collègues conseillers. J’ai gagné beaucoup d’eux. LDB : Quelles seront les priorités des populations de Djiri lors de la session du conseil qui s’ouvre dans quelques jours ? A Y B : Je suis en train de préparer une fiche technique à présenter à partir de la semaine prochaine. Dans l’ensemble, nous regarderons les questions liées au fonctionnement de la ville et du bureau du Conseil départemental et municipal de Brazzaville. Sans oublier, justement, le suivi des dernières délibérations que nous avons arrêtées. Pour les populations de Djiri, nous pensons que leurs priorités concernent : les voiries urbaines ; l’accès à l’eau potable et à l’électricité qui pose encore problème. Ajouter à cela, le problème de l’accès aux soins de santé par les populations. C’est vrai que le gouvernement est en train de construire à Nkombo, un hôpital général. Mais, aujourd’hui il est nécessaire que l’Etat puisse construire, d’abord, un petit centre de santé intégré pour permettre aux populations de bénéficier des premiers soins avant d’atteindre le CHU.
Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Adelard Yvon Bonda; l'érosion menaçant la route de la station terrienne de Moungouni Notification:Non |