APD : une nouvelle approche de l'aide française au développementLundi 23 Juin 2014 - 9:34 Intitulé « Innover par la mobilisation des acteurs : dix propositions pour une nouvelle approche de l’aide au développement », le rapport a été remis, le 20 juin à Paris, à la secrétaire d’État chargée du Développement et de la Francophonie, Annick Girardin Ce rapport a été réalisé par le directeur général délégué de Danone, Emmanuel Faber, et le président du conseil de partenariat de l’Alliance mondiale pour une meilleure nutrition (Global Alliance for Improved Nutrition – GAIN), Jay Naidoo. Au cours des dernières décennies, le développement économique a sorti de la pauvreté des millions de personnes, mais a aussi généré des zones de grande misère. Les politiques d’aide publique au développement (APD) sont confrontées à un monde en pleine mutation. De nouvelles puissances économiques émergent, et l’Europe connaît des contraintes budgétaires. Les frontières traditionnelles entre Nord et Sud ont changé. C’est dans ce contexte que l’ancien ministre délégué au Développement, Pascal Canfin, en lien avec le ministre des Affaires étrangères, a confié en 2013 à Emmanuel Faber et à Jay Naidoo la mission de réfléchir à une approche renouvelée de l’aide française au développement. Le rapport fait les propositions suivantes : « 1. Créer un outil pour accompagner l’émergence et la mise en œuvre de projets de développement portés par des coalitions d’acteurs. 2. Réformer le dispositif de l’aide publique au développement française pour favoriser l’innovation et mieux inclure les nouveaux acteurs de cette économie inclusive. 3. Aider les femmes, par des mesures très volontaristes, à mieux prendre part aux dynamiques et projets de développement. 4. Innover pour développer massivement l’apprentissage en alternance en Afrique : lutte contre le sous-emploi massif des jeunes en Afrique en favorisant l’apprentissage dans les entreprises du secteur informel et en priorisant la formation des maîtres. 5. Investir prioritairement dans le secteur de l’agriculture familiale, notamment en finançant des initiatives innovantes portées par des coalitions d’acteurs. 6. Créer un laboratoire d’urbanisme social en Afrique subsaharienne : faire émerger des expériences réussies d’intégration sociale urbaine en rapprochant l’expertise et les ressources des acteurs de l’urbanisme social (villes, entreprises, ONG, chercheurs, populations bénéficiaires, du Nord et du Sud). 7. Promouvoir des solutions d’énergie propre à toutes les échelles du territoire, notamment en soutenant des projets multi-acteurs au profit des populations exclues. 8. Lancer l’initiative « foyers de cuisson améliorés pour l’Afrique » : proposer un dispositif incitatif pour mobiliser les acteurs de la filière et permettre le passage à l’échelle de cette initiative au fort impact sanitaire (l’exposition à la fumée est à l’origine de la moitié des décès par pneumonie des enfants de moins de cinq ans) et environnemental (réduction de la déforestation et des émissions de gaz à effet de serre). 9. Relancer le marché du carbone européen : réduire les émissions de carbone en Afrique, notamment grâce à un mécanisme spécialement dédié au financement de projets de production et de distribution d’énergie faiblement émissifs, de protection ou de restauration des grands écosystèmes forestiers et d’agroforesterie, ainsi qu’à un soutien au marché carbone européen. 10. Mettre en place les conditions pour réussir l’innovation dans l’aide au développement (cadre réglementaire, ancrage culturel, connectivité, capacité des acteurs et connaissance par les statistiques) ». Noël Ndong |