Angola : Joao Manuel Lourenço promet de relancer l’économie du pays

« Ma mission sera de relancer l’économie du pays (…). Si j’y parviens, j’aimerais être reconnu dans l’histoire comme l’homme du miracle économique en Angola », a-t-il déclaré.  Joao Lourenço a aussi promis de « combattre la corruption ».

Durant la campagne, il avait assuré qu’il ne comptait pas, au moins dans un premier temps, s’affranchir de la ligne du parti. « Nous allons continuer le travail qu’Agostinho Neto (premier président de l’Angola indépendant) a engagé dans le passé et que le président dos Santos a lui-même continué jusqu’aujourd’hui », avait-il promis en clôturant sa campagne.

À la tête du pays depuis son indépendance du Portugal en 1975, le MPLA qui a remporté les élections générales conservera la majorité absolue des 220 sièges du Parlement, selon des résultats partiels annoncés jeudi par la Commission nationale électorale (CNE). Ses deux principaux adversaires, l’Unita et la Casa-CE, n’obtiennent que respectivement 24,04% et 8,56% des voix. Ils ont immédiatement contesté cette victoire sans appel.

Le président Eduardo dos Santos doit rester président du MPLA jusqu’en 2022, avant de passer le témoin à Joao Manuel Gonçalves Lourenço. Mais son dauphin désigné, un général à la retraite de 63 ans, hérite d’un pays plongé depuis trois ans dans une profonde crise économique, due à la chute des cours du pétrole.

Pour certains analystes, le parcours politique de Joao Manuel Lourenço, entamé en 1970 témoigne de sa loyauté sans faille au parti et de ce qu’il était bien préparé pour accéder au pouvoir. « Cela fait longtemps que je me prépare à cette fonction et que l’on m’y prépare », a-t-il confié en février à l’annonce officielle de sa candidature.

Né le 5 mars 1954 à Lobito (ouest), Joao Manuel Lourenço a grandi dans une famille très engagée politiquement puisque son père, un infirmier, a purgé trois ans de prison pour activité politique illégale. Joao Manuel Lourenço a étudié l’histoire dans l’ex-Union soviétique avant de rejoindre la lutte pour la libération de l’Angola en 1974.  Après la chute de la dictature au Portugal, il prend part aux combats qui conduiront un an plus tard à l’indépendance de l’Angola, le 11 novembre 1975.

Neuf ans après, soit en1984, il devient gouverneur de la province de Moxico (est) et entame son ascension dans l’organigramme du parti. Il est d’abord nommé comme chef de la direction politique de son ancienne branche armée, puis devient président de son groupe parlementaire et vice-président de l’Assemblée nationale. En 2014, le général Joao Manuel Lourenço accède au poste de ministre de la Défense. Il assumera ensuite les fonctions de vice-président du MPLA, qui le feront entrer dans le cercle étroit des dauphins possibles du président Eduardo dos Santos.