Angola : dénonciation d’un programme d’élimination du peuple cabindais

Mardi 26 Novembre 2013 - 15:00

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Dans un document en circulation, le Mouvement pour la reconnaissance du peuple cabindais et sa souveraineté (MRPCS) a dénoncé un plan d’élimination du peuple cabindais qui serait établi par l’Angola. «L’Angola a toujours eu et a toujours exécuté un programme d’élimination du peuple cabindais. Mais comme d’habitude, ce programme s’est toujours accentué lors des crises », est-il noté dans ce dossier.

 Selon le MRPCS, actuellement, « en rapport avec le conflit auquel il s’est engagé en agressant le Congo Brazzaville », l’Angola aurait accentué sa politique d’élimination physique des acteurs politiques et des Droits de l’homme cabindais. « Notre source nous renseigne que le Mouvement pour la libération de l’Angola (MPLA) a dressé une liste de personnes à éliminer physiquement », a souligné le document signé par le chargé des Relations extérieures du MRPCS, JP Laranja. 

Ce mouvement a cité en exemple, l’Abbé Carlos Mbambi de l’Église catholique, qui se trouverait  présentement en exil, qui venait d’échapper à un assassinat. Il y aurait également le président du Conseil du barreau de Cabinda, Arao Bula Tempo, qui serait aussi programmé sur cette liste.

Pour ce dernier, l’Angola lui reprocherait d’une part, son engagement aux lois et sa neutralité vis-à-vis du pouvoir et d’autre part, le refus des avocats du Cabinda, sur base de leur indépendance d’action, de la démission du président de leur conseil, comme sommée par le pouvoir angolais. « L’échec de la démission de ce poste exigée par le pouvoir à travers le bureau du bâtonnier national a été mal digéré », a expliqué le MRPCS.

Des tueries quotidiennes

Le MRPCS met certaines tueries quotidiennes opérées au Cabinda dans le compte de ce programme. « À ce programme, il faut ajouter les situations quotidiennes des personnes qui sont tuées chaque jour et qui sont ramassées dans les rues de Cabinda sans aucune investigation policière, ainsi que les nombreux décès dans les hôpitaux », a souligné ce mouvement.

Citant un médecin de l’Hôpital général du Cabinda, le MRPCS a noté que le fait que quatre-vingt quinze  malades hospitalisés meurent est lié au système politique. Ce dernier a, par exemple, dénoncé l’achat des médicaments strictement réservé  au parti au pouvoir en Angola, le MPLA. « Ces achats sont souvent en contradiction avec les besoins exprimés des médecins. C’est fait exprès », a souligné ce mouvement.

Privation de liberté

Le MRPCS a également évoqué l’absence des droits, des libertés, de justice, de paix, etc., qui traumatise et rend le peuple cabindais malade. Ici, ce mouvement a fait allusion aux viols, aux persécutions, aux tortures et aux exécutions sommaires opérées dans les villages se trouvant à l’intérieur des forets parsemées des militaires.

Pour mettre fin à la situation que connait le peuple cabindais, ce mouvement exige un débat avec le gouvernement angolais. « On ne peut pas laisser un prédateur comme l’Angola narguer en toute impunité la communauté internationale », a appuyé le MRPCS. Ce dernier a rappelé, par ailleurs qu’à cause du Cabinda, l’Angola est prompt à agresser tout autre État sur simple soupçon d’une connexion avec ce territoire, devenant ainsi une source d’insécurité et d’instabilité en Afrique. « L’Angola ne connait pas le préalable d’un règlement pacifique des conflits comme l’exigent les Nations unies parce qu’il manque d’argument pour justifier sa présence au Cabinda », est-il noté.

De l’avis de ce mouvement, la restauration des droits du peuple cabindais, la survie de ce peuple ainsi que la paix et la sécurité aussi bien de l’Afrique centrale que du continent tout entier ne seront garanties qu’avec l’abandon du Cabinda par l’Angola. C’est dans cette optique que le MRPCS a plaidé pour l’exclusion de l’Angola de toutes les instances de prise de décision de la communauté internationale.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le Cabinda, dans la carte de la sous-région africaine.