Accord de Paris sur le climat : les réactions fusent des quatre coins du monde après le retrait des Etats-Unis

Vendredi 2 Juin 2017 - 16:37

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Après avoir longtemps entretenu le suspense, Donald Trump a annoncé le 1er juin la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Les réactions étrangères après cette annonce isolant son pays de la scène internationale et semant la consternation parmi les Etats signataires de ce texte historique sont unanimement négatives.

« L’heure est venue de quitter l’accord de Paris (…) J’ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris », a lancé le même jour Donald Trump dans les Jardins de  la Maison Blanche. Il a mis en avant la défense des emplois américains et dénoncé un accord « très injuste » pour son pays. Et sans attendre longtemps, plusieurs villes américaines ont organisé la résistance, promettant que l’Amérique continuerait d’avancer vers une économie verte.

Barack Obama a amèrement regretté cette décision de son successeur. « J’estime que les Etats-Unis devraient se trouver à l’avant-garde, a-t-il déclaré. Mais même en l’absence de leadership américain ; même si cette administration se joint à une petite poignée de pays qui rejettent l’avenir ; je suis certain que nos Etats, villes et entreprises seront à la hauteur et en feront encore plus pour protéger notre planète pour les générations futures »

La réaction de l’Union européenne ne s’est pas également fait attendre. L’Allemagne, la France et l’Italie ont souligné, dans un communiqué commun, que cet accord ne pouvait en aucun cas être « renégociable ».

Le président français Emmanuel Macron a personnellement estimé que Donald Trump a commis « une erreur » pour les intérêts de son pays et « une faute » pour l’avenir de la planète. Pour ce faire, il a appelé les scientifiques, ingénieurs et entrepreneurs américains à venir travailler en France sur « des solutions concrètes » pour le climat. Le chef de l’Etat français a, en outre, souligné la responsabilité commune de tous les pays : « Make our planet great again », a-t-il lancé en anglais, dans une paraphrase du slogan de Donald Trump (« Make America great again »). Pour sa part, Laurent Fabius, qui avait présidé la COP21, a dénoncé « une faute honteuse et une erreur majeure ».

« L’Accord de Paris durera. Le monde peut continuer à compter sur l’Europe », a insisté le commissaire européen à l’Action pour le climat, Miguel Arias Canete. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a jugé « gravement erronée » la décision du président américain, et a assuré qu’il n’y aurait pas de « retour en arrière ». 

Quant à la chancelière allemande Angela Merkel, elle a dit « regretter » la décision du président américain.

Au niveau des Nations unies, le secrétaire général Antonio Guterres a dit qu’il faisait « confiance aux villes, aux Etats et aux entreprises aux Etats-Unis pour continuer - avec d’autres pays - (...) à œuvrer en faveur d’une croissance économique durable et à faible émission de carbone qui créera emplois de qualité et marchés et assurera la prospérité au 21e siècle ».

La Chine, premier pollueur mondial, a promis d’appliquer l’accord de Paris. « Les parties prenantes doivent chérir ce résultat chèrement gagné », a déclaré devant la presse la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, avant de souligner que la Chine prendrait « des mesures concrètes » en réponse au changement climatique. « Nous tiendrons sincèrement nos obligations », a-t-elle assuré.

Presque partout en Amérique, en Europe, en Asie, en Afrique et en Australie, des voix se sont élevées pour dénoncer une décision « irresponsable » de Donald Trump. De même, de nombreuses figures du monde économique ont fait part de leur déception, et ont insisté sur l’urgence d’agir face au réchauffement. C’est le cas d’Elon Musk, le PDG du constructeur de voitures électriques Tesla et ardent défenseur des énergies renouvelables, qui a immédiatement annoncé qu’il quittait les différents cénacles de grands patrons conseillant l’actuel président américain. Lloyd Blankfein, le PDG de la banque d’affaires Goldman Sachs, a jugé que le retrait des Etats-Unis était un « revers » pour l’environnement et « pour le leadership des Etats-Unis dans le monde ».

 

Nestor N'Gampoula

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