2e forum mondial des femmes francophones : pari gagné pour la RDC

Lundi 3 Mars 2014 - 18:29

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Prévu au départ à cinq cents participantes à raison de trois cents pour les délégations étrangères et de deux cents pour la RDC, plus de trois mille participantes venues de  quatre coins du monde francophone prennent part au deuxième forum mondial des femmes francophones ouvert le 3 mars  par le chef de l’État , Joseph Kabila Kabange, dans la salle de congrès du Palais du peuple, siège du Parlement.

La forte présence des femmes venues de différents pays francophones, du secteur public et privé, des  mouvements associatifs féminins montre l’importance que revêt ce deuxième forum; cadre de réflexion et d’échange sur les questions de développement de la femme, forum placé sur le thème : ‘’femmes, actrices de développement’’.  L’ouverture de cette grande rencontre de femmes francophones a été essentiellement marquée par les allocutions de différentes personnalités avant le mot d’ouverture prononcé par le chef de l’État, Joseph Kabila.

Pour le président de la RDC, en dépit de la situation dans laquelle elle se trouve, la femme congolaise bénéficie de l’estime de la société, comme pour dire, toute la révérence que la tradition lui reconnaît. Dans le cadre de promotion des droits de la femme, le chef de l’État reconnaît que l’arsenal juridique de la RDC  contient des instruments qui visent à améliorer les conditions de vie de la femme. Cependant, souligne-t-il, notre obligation à tous est de poursuivre le travail de sensibilisation et de conscientisation, un travail de la femme au développement.

 Le chef de l’État a, par ailleurs, réaffirmé que malgré les avancées réalisées dans les droits de femmes, il y a encore beaucoup à faire en ce qui concerne l’éducation, la formation et la parité surtout au niveau des responsabilités sociales et politiques. Dans cette optique, poursuit-il, nous avons  proposé aux partis politiques  de réserver aux femmes  le tiers de leurs listes des candidats  ce qui revient à dire que dans les circonscriptions électorales  ayant trois sièges, un siège devra être accordé à  la femme.  Sur le plan économique, pour assurer la promotion de la femme, il y a  de différents programmes  de financement qui sont mis en œuvre.

La femme congolaise est victime des atrocités  qui ont porté atteinte à son honneur et à sa dignité. Mais, fait savoir le chef de l’État,  avec le retour de la paix à l’Est, sa situation va être améliorée. ‘’ Car nous sommes résolument engagés à mettre fin à la souffrance de notre peuple et en particulier de la femme’’ , a dit le président de la République.

Un cadre d’échange des questions concernant la femme

Ce deuxième forum organisé par le gouvernement congolais sous le haut patronage du chef de l’État en partenariat avec le gouvernement français et l’organisation internationale de la Francophonie se veut, à en croire le ministre du Genre, de la famille et de l’enfant, Geneviève Inagosi, ‘’un cadre  où les participantes vont échanger sur les questions de la paix ; de l’éducation ; du pouvoir ; de la santé et du développement’’. Il n’existe pas de paix durable, soutient Geneviève Inagosi, sans l’implication de la femme. Celle-ci est, à cause surtout de la guerre que le pays a connue, victime de plusieurs atrocités, la guerre entraîne le viol, de la destruction des infrastructures de base et de l’écosystème. Elle fait que la femme puisse vivre dans la pauvreté, dans la prostitution. Elle est victime de grossesse précoce.

 Ce tableau sombre doit donc nous interpeller. ‘’ Il vise à sensibiliser tous les pays francophones sur le sort de la femme, parce que sans la paix, il n’y a pas de développement, l’insécurité est l’ennemie de la paix ‘’. C’est pourquoi, insiste Geneviève Inagosi,  nous devons être préoccupés par des questions qui touchent la paix parce que ‘’les femmes sont les premières victimes  quoi de plus normal qu’elles puissent être associées à toutes ces questions’’.

 L’administrateur de l’OIF, Clément Duel reconnaît également que la situation de la femme dans l’espace francophone n’est pas du tout reluisante. Une femme sur trois est victime des violences sexuelles; en temps de guerre, le viol se généralise et se banalise. Les femmes sont minoritaires dans le monde du travail, elles occupent un emploi précaire. Pour corriger cette situation, Clément Duel pense qu’il faut  favoriser l’évolution des femmes dans tous les domines.’’ Favorisons l’éducation des femmes, intégrons des dispositions constitutionnelles et légales en faveur des femmes, veuillons à l’égalité dans le traitement des femmes dans les médias’’,  plaide–t-il.

Aline Nzuzi