Pétrole : 20 % de hausse de la production du « Coco » grâce à des investissements majeurs

Lundi 14 Mai 2018 - 20:26

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Le seul producteur d’or noir établi dans le bassin côtier (Kongo Central), la filiale du groupe français Perenco, envisage d’atteindre les trente mille barils par jour d’ici à décembre.

Le renouvellement des matériels de production justifie la projection du spécialiste des champs matures en République démocratique du Congo (RDC). Pour la petite explication, il s’agit des champs en fin de vie après plus de quarante ans d’intense exploitation. Le 12 mai, l’hôtel Memling a abrité la cinquième édition du café des hydrocarbures sur le thème du pétrole dans le bassin côtier. Pour le ministre en charge du secteur, Aimé Ngoy Mukena, ce rendez-vous devenu finalement un véritable événement permet d’échanger à bâtons rompus et sans tabous sur des questions d’intérêt majeur touchant le développement des hydrocarbures en RDC.

Le principe est d’arriver à réaliser un café des hydrocarbures province par province. Pour l’heure, le « pétrole » rime encore avec « Perenco », la seule société qui le produit en on shore depuis 2000 et en off shore depuis 2004. Les activités pétrolières se concentrent actuellement à Muanda, la seule agglomération côtière du pays (37 km de façade maritime). Il n’est pas étonnant que des élus de cette contrée et ses environs aient été conviés à prendre une part très active à ces échanges parfois très vifs.

Sur la demande de l’autorité de tutelle, la société Perenco RDC a présenté le premier bilan du renouvellement, en octobre 2017, de la Convention offshore de 1969. Les résultats montrent des avancées dans plusieurs domaines : transfert des technologies, formation et recherche, augmentation de la production, etc. Lors de ce renouvellement, la société produisait vingt mille barils par jour du « coco », le brut congolais. Actuellement, cette production est passée à vingt-cinq mille barils par jour. Une situation provisoire car les récents investissements accomplis par Perenco vont booster davantage cette production au cours des prochains mois. Une projection réaliste permet de placer la barre à plus de trente mille barils par jour d’ici à décembre, un niveau pas atteint depuis vingt ans. En outre, le délai d’arrivée du bateau d’approvisionnement du « Coco » devrait passer de trente-deux jours pour six cent mille barils à vingt jours pour la même quantité.

Entre-temps, l’exploration va se poursuivre dans les profondeurs des champs matures pour faire remontrer le brut congolais encore pris au piège ou trouver d’autres gisements. Déjà, deux des vingt-et-un puits à prospecter offrent des perspectives plutôt intéressantes de production. La société est prête à investir jusqu’à cent millions de dollars américains en 2018. En matière d’innovation, il y a la mise en place d’une plate-forme rassemblée intégralement à Banana, le « Fololo ». Sa particularité est d’être une fabrication purement congolaise qui devrait, d’ailleurs, être exportée dans d’autres pays africains où le groupe Perenco est présent. L’impact est sans appel sur les ventes de la société, avec la réduction des délais d’approvisionnement des tankers. Il faut s’attendre à une nouvelle baisse de ces délais d’ici à la fin de l’année.

Enfin, il y a les recettes qui grimperont de cinquante millions de dollars sur la concession on shore et quarante millions sur l’off shore. L’on parle de plus de cent cinquante millions de dollars à percevoir sur l’off shore. L’Etat prélève environ 70 % des revenus générés par Perenco, conformément à la convention en vigueur. Toutefois, les députés et sénateurs ont critiqué la société sur la prise en charge des questions environnementales et sociales. Beaucoup d’élus ont réclamé une évaluation de l’impact de l’exploitation de Perenco sur l’aire de Muanda et bien entendu la santé de la population autochtone.

Parmi les recommandations, les élus de la contrée ont invité Perenco à mieux investir dans les infrastructures, avec la construction d’une véritable tour administrative de l’opérateur privé à Muanda. Par ailleurs, la société doit continuer à répondre aux attentes de la population autochtone, à travers le soutien aux différents projets sociaux. Sur ce point, Adrien Broche a rassuré les participants du café des hydrocarbures que des moyens vont continuer à être mis à contribution par Perenco, dans le cadre de ses obligations sociales. Sur le plan environnemental, Perenco appuie déjà la lutte contre la déforestation, en soutenant l’Institut congolais pour la conservation de la nature et l’usine de transformation de bouteilles en plastique en pavés. Il a parlé aussi du traitement du gaz comme palliatif au déficit de fourniture du courant électrique. Mais au final, la responsabilité de l’Etat lui-même dans le développement de Muanda et de ses environs ne peut être éludée non plus.

Laurent Essolomwa

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