Fonds bleu : un outil de préservation de la nature et de développement

Le premier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement sur la commission du Bassin du Congo et le Fonds bleu pour le Bassin du Congo arrive au bon moment. Hormis l’adoption de la Déclaration sur les tourbières, ce rendez-vous consacrera une appropriation du Fonds bleu par les pays d’Afrique du centre et de l’est, ainsi que par des partenaires impliqués dans la lutte contre le changement climatique.

Initiative de la Fondation Brazzaville, annoncée en 2016 lors de la COP 22 au Maroc par le président Denis Sassou N’Guesso, le Fonds bleu vise, entre autres, à financer les projets concernant l’entretien des voies navigables, la préservation des forêts, l’amélioration des conditions de vie de la population, la construction des barrages hydroélectriques, la protection et la préservation de l’environnement.

L’Afrique centrale est l’une des régions les plus nanties en cours d’eau du continent dont le plus important est le fleuve Congo, deuxième plus puissant du monde après l’Amazonie.    

La forêt congolaise couvre 65% du territoire et représente 10% des forêts du Bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie. Le Congo déploie des efforts aussi bien dans la protection des aires protégées que dans la certification forestière et la conservation de l’environnement.

En vue de réduire la pression humaine sur les forêts du pays, le gouvernement congolais a lancé, en 2011, un Programme national d’afforestation et de reboisement, portant sur dix ans et prévoyant la réalisation d’un million d’hectares de plantations forestières et agro-forestières.

Ce programme poursuit également, comme objectif, l’extension de la couverture forestière nationale pour lutter contre la déforestation, la dégradation des forêts et le changement climatique. Il est aussi question de favoriser la valorisation des plantations forestières et promouvoir les plantations à haute capacité de séquestration de carbone forestier dans le cadre de la restauration des zones forestières dégradées.    

 Le Congo compte deux sociétés forestières disposant d’une certification de gestion responsable, notamment the Forest stewardship council (FSC). Il s’agit de la Congolaise industrielle de bois, filiale du groupe Olam qui exploitait, en 2009, environ 1,3 million d'hectares de forêts certifiées ; et de l’Industrie forestière de Ouesso affiliée au groupe Danzer qui occupait une superficie d’environ 1,16 million d'hectares de forêts certifiées en 2009.

La superficie totale des forêts certifiées FSC au Congo est d’environ 2,5 millions d'hectares. Ainsi, le Congo se place dans le groupe des dix pays ayant la plus grande superficie de forêts certifiées FSC dans le monde.

En ce qui concerne la préservation de la faune, le pays compte seize aires protégées, couvrant 13% du territoire national, dont certaines sont transfrontalières.  

Selon la Commission des forêts d’Afrique centrale, la sous-région compte environ 22,6 millions d’hectares de forêts denses humides, soit 14% de la surface totale, bénéficiant d’un statut d’aire protégée.

En 2000, l’on notait cinq complexes d’aires protégées transfrontalières, à savoir le Tri-national de la Sangha  reliant le Cameroun, la République centrafricaine  et la République du Congo ; le Tri-national Dja-Odzala-Minkebe  entre le Cameroun, le Gabon et la République du Congo ; le binational Mayumba Conkouati  entre la République du Congo et le Gabon ; le binational Lac Télé – Lac Tumba entre la République du Congo et la République démocratique du Congo ; le binational Sena Oura- Bouba Ndjida  entre le Cameroun et le Tchad.