SADC : la RDC au menu de la réunion de LuandaLundi 9 Avril 2018 - 17:15 Les chefs d’État de la sous-région se pencheront sur la situation politique et sécuritaire tendue que traverse le pays, le 18 avril, dans la capitale angolaise, et évalueront les préparatifs des élections attendues, le 23 décembre. A l'heure où la République démocratique du Congo (RDC) se rapproche inexorablement vers l’échéance du 23 décembre requise pour la tenue des scrutins présidentiel et législatifs, les États de la sous-région ont intérêt à scruter la possibilité d’une aide à lui apporter. Pour ce faire, ils ont le devoir de faire l'état des lieux et d’évaluer l’ensemble du processus électoral avant de s’engager. Tel est le sens de la réunion de haut niveau de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) attendue dans la capitale angolaise et qui sera précédée, le 17 avril, par celle des ministres des Affaires étrangères. Pour maints observateurs, la réunion de Luanda est de tous les enjeux, en ce sens qu’elle devra aboutir à une position commune des États de la sous-région par rapport aux élections attendues en RDC d’ci à décembre. Le président Joseph Kabila est constitutionnellement non partant pour avoir épuisé ses deux mandats à la tête du pays. Le cas de Botswana, dont le président Ian Khama vient de démissionner dix-huit mois avant la fin de son second et dernier mandat constitutionnel, est cité en exemple par ceux qui tiennent à l'alternance en RDC pour l’amorce d’une nouvelle donne démocratique en Afrique. Ces chantres de l'alternance avec l’Angola en tête saisiront sans doute l'occasion pour rappeler à Kinshasa l’obligation qu’il y a à respecter la Constitution afin de sauvegarder la paix et la stabilité. À ce propos, de nombreux analystes notent une certaine évolution dans la position de l’Angola par rapport à son voisin congolais et ce, depuis l’avènement de João Lourenço. Alors qu’il coprésidait fin mars le sommet entre la SADC et l’Union européenne, le ministre angolais des Affaires étrangères, Manuel Augusto, a eu à mettre en garde Kinshasa sur toute nouvelle tentative de faire reporter les élections prévues pour cette année. « Ce que veut la communauté internationale et ce que demande le peuple congolais, c’est le respect de la Constitution. Si on est attentif au respect de cette Constitution, cela signifie que si elle prévoit deux mandats, elle prévoit deux mandats. Point », avait lancé l’officiel angolais en marge de ce forum tout en insistant sur le fait que la communauté internationale supporterait le processus électoral si tout se déroule comme prévu. La rencontre du 18 avril s’avère une belle opportunité pour permettre à Luanda de clarifier sa position vis-à-vis du processus électoral en RDC, quand bien même sa voix sera diluée dans une posture collective à adopter au nom de l’organisation sous-régionale.
Alain Diasso Légendes et crédits photo :L'enseigne de la SADC Notification:Non |