Enjeu de l’heure : maintenir le cap de la stabilité macroéconomiqueSamedi 24 Mars 2018 - 12:30 L’année s’annonce porteuse d’espoir. Les évolutions positives constatées par rapport aux principaux indicateurs macroéconomiques permettent d’entrevoir l’avenir avec optimisme. La situation économique et financière du pays n’est pas aussi pire qu’on le prétend, souvent par déficit d’informations. Depuis la fin de l'exercice 2017 et le début de 2018, la RDC tente de sortir de l’ornière dans un environnement économique mondial marqué notamment par une tendance haussière des cours de principaux produits d’exportation. Les signaux qui émanent du ministère des Finances, en ce mois de mars, tranchent avec le côté alarmiste d’une certaine opinion pas toujours au faîte des données actualisées et évolutives du cadre macroéconomique. Les finances publiques affichent, depuis décembre 2017, une vitalité sans pareille avec des soldes mensuels de trésorerie excédentaires résultant d’une mobilisation accrue des recettes et d’une discipline budgétaire permanente dans l’exécution des dépenses. Ce qui a permis à l’exécutif national, depuis le dernier trimestre 2017, d’honorer certaines de ses dépenses contraignantes dont celles liées au processus électoral, de financer des secteurs stratégiques, de résorber certains arriérés de l'État et de rencontrer certaines revendications catégorielles. L’objectif « zéro déficit » que s’est fixé l’État dans ses prévisions a été atteint, en fin 2017, déjouant les pronostics les plus pessimistes. Avec un solde excédentaire de CDF 56,51 milliards contre une projection de CDF 11,96 milliards à l’entame de 2018, le gouvernement a clairement affiché ses ambitions avec, en prime, une discipline rigoureuse dans l’exécution des dépenses. Une politique salutaire qui a permis à la République d’engranger, entre janvier et février, des excédents de trésorerie de l’ordre respectivement de 17,89 milliards et 137,02 milliards de FC. Tendance maintenue et consolidée par un solde positif de 120,32 milliards de FC tel qu’indiqué par le Plan de trésorerie au 16 mars. L’excédent cumulé depuis le début de l'année se situe, selon la même source, autour de 275,23 milliards de FC. S’agissant d’autres indicateurs macroéconomiques à l’instar du taux de croissance du produit intérieur brut réel, il est - sur la base des estimations de la production à fin décembre 2017 - en hausse en 2017, se situant à 3,7% contre 2,4% en 2016. Un point au-dessus de la moyenne africaine qui, en 2017, était de 2,7%. Cette performance essentiellement portée par les « industries extractives » est à capitaliser, notamment par l’amélioration de la production dans le secteur minier. Le taux de change du franc congolais, quant à lui, est demeuré à ce jour stable sur les deux segments du marché de change, se négociant à CDF 1 613,98 et CDF 1 638,67 respectivement à l'interbancaire et au parallèle. Une tendance qui pourrait vraisemblablement être maintenue jusqu’à la fin de l’année si une rigueur budgétaire est observée avec, à la clé, une coordination suivie de la politique monétaire. Quant au taux d’inflation, il se situe depuis le début de l'année à 2,52% au niveau national et à 2,55% à Kinshasa. L’objectif est de tendre vers une inflation de 7% à la fin de l'année. Cela est faisable au regard du ralentissement des pressions inflationnistes observé au cours de deux premiers mois de cette année. Enfin, au 19 mars, les réserves internationales se situaient déjà à 1,016 milliard de dollars américains, soit l’équivalent d’un peu plus de 4,25 semaines d’importations des biens et services contre 845,44 millions de dollars américains à fin janvier 2016. Un seuil qui peut être dépassé si l’embellie des cours des produits d’exportation était poursuivie sans anicroche et qu’une gestion rigoureuse des finances publiques est imprimée en interne. Il y a donc lieu, aujourd’hui, de capitaliser toutes ces tendances favorables observées depuis le dernier trimestre de 2017 en faisant preuve d’une discipline budgétaire pour faire face, grâce à l'amélioration du niveau des recettes publiques, aux dépenses qui iront crescendo en cette année électorale. En cela, la poursuite de la lutte contre la fraude fiscale et douanière mais aussi de la politique inspirée depuis juillet 2017 par le chef de l’État, Joseph Kabila Kabange, soutenue par une réforme fiscale bien pensée, s’avère déterminante pour réaliser le rêve de la croissance économique. Alain Diasso Notification:Non |