Droits de la femme et parité : la Lifce lance une réflexion

Mardi 11 Février 2014 - 17:16

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 L'exercice vise à permettre aux femmes politiques congolaises de proposer des amendements au projet de loi en la matière recalé par la Cour suprême de justice, ainsi que le Code de la famille.

Les femmes politiques congolaises, membres des différents partis politiques du pays, réunies au sein de la Ligue des femmes congolaises pour les élections (Lifce), sont déterminées à s’approprier la loi portant modalités d’application des droits de la femme et de la parité en RDC. Cette détermination a clairement été manifestée au cours d’une matinée de travail organisée par cette structure, le 11 février, dans la salle de réunion du Centre de rééducation pour handicapés physiques, à Gombe.

Les exposés et des échanges qui ont émaillé le programme de cette rencontre ont permis à ces femmes issues des différents courants politiques du pays d’acquérir la matière pouvant canaliser leur réflexion en vue d’apporter leur contribution dans l’amélioration du projet de loi en la matière recalé par la Cour suprême de justice (CSJ) ainsi que le Code de la famille, notamment ses articles qui consacrent l’incapacité de la femme. « Cette matinée a permis aux femmes politiques d’avoir l’information du contexte dans lequel les prochaines élections seront organisées dans le pays. Nous avons également visé l’appropriation de ces deux lois afin qu’elles puissent se conformer à la Constitution afin d’avoir des élections libres, transparentes et démocratiques », a souligné la présidente de la Lifce, la députée Eve Bazaiba Masudi.

Une matière abondante

Les exposés faits par l’ancien vice-président de la Céni, le sénateur Jacques Ndjoli, et la présidente de la Lifce, la députée Eve Bazaiba, respectivement sur la loi électorale ainsi que sur la loi votée par les deux chambres du Parlement et recalée par la CSJ, à cause de certaines dispositions anticonstitutionnelles, ont constitué le soubassement de cette réflexion.

Le Pr Jacques Ndjoli a entretenu ces femmes politiques réunies au sein de la Lifce sur les différentes facettes de cette loi, en faisant un état des lieux et en relevant des perspectives d’avenir. « L’adoption et l’appropriation de la loi électorale sont fondamentales dans la démocratie », a-t-il souligné. Ce sénateur a appelé les femmes politiques à « peser pour que la loi électorale puisse tenir compte de toutes les préoccupations », pour la mise en place d’un processus électorale qui puisse satisfaire tout le monde.

Alors que la présidente de la Lifce a lancé un appel à une action concertée des femmes en vue de la reconnaissance de leurs droits constitutionnels et politiques entant que telles. « Il faut nous approprier de cette loi parce que ce n’est plus l’affaire des sénateurs ou des députés mais, de toute la population. C’est pourquoi il faut la connaître », a-t-elle appuyé.

Cette loi a, en effet, proposé un quota de trente pour cent pour les femmes alors que la Constitution consacre la parité. Dans ce processus de plaidoyer, la Lifce propose à ces femmes, en leur qualité des politiques, de faire des propositions aux députés et sénateurs afin qu’ils tiennent compte des désidérata des femmes, lors de la relecture de ce projet de loi. « Le système des quota institué dans la loi énerve la constitution, qui consacre la parité à cinquante pour cent. Le quota n’est pas constitutionnel. Il faut réfléchir pour être en conformité avec la Constitution », a souligné la présidente de la Lifce.

Pour y arriver, les participantes à cette matinée se sont donné rendez-vous dans près de deux semaines. Elles se sont priées de rentrer dans les états-majors des ligues des femmes de leurs partis respectifs en vue de murir ces réflexions et proposer des amendements.

Unies dans la diversité

La Lifce, rappelle-t-on, réunit des femmes politiques congolaises des différentes tendances. « La diversité constitue une richesse », a noté Eve Bazaiba. A l’en croire, la Lifce prône le principe selon lequel, chacun amène son identité politique afin de bâtir le Congo. « C’est cela la base du Congo de demain, qui sera démocratique », a souligné la députée, qui a appelé les hommes politiques congolais à mettre au devant de la scène les intérêts de la République, et à suivre cet exemple des femmes en vue de construire ce Congo de demain.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photos: la salle, au cours de la matinée