Changements climatiques : les parties prenantes sensibilisées aux conclusions de la COP23

Mardi 20 Mars 2018 - 15:45

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L’objectif visé de la campagne lancée à Brazzaville, la semaine dernière par la ministre du Tourisme et de l’environnement, Arlette Soudan-Nonault, est d'apporter l'information à l’ensemble du peuple congolais, l'impliquer dans le processus et l'inciter à contribuer aux futures négociations sur l’accord de Paris qui va remplacer le Protocole de Kyoto à partir de 2020, ainsi qu’aux échéances à venir.

Le gouvernement du Congo a pris une part active à la vingt-troisième conférence des parties à la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, dite COP23, tenue en novembre 2017, à Bonn, en Allemagne. Celle-ci a connu l’implication personnelle du président de la République, Denis Sassou N’Guesso, qui s’est résolu, depuis plusieurs années, à conduire lui-même la délégation congolaise à ce grand forum mondial sur le climat car il en apprécie, à sa juste valeur, la pertinence des enjeux pour son pays, la sous-région Afrique centrale et le continent africain.

C’est suite à ses instructions qu’au sortir de la COP23, la ministre du Tourisme et de l’environnement a pris l’initiative d’organiser une restitution en présence des représentants des deux chambres du parlement, des membres du gouvernement, ainsi que tous les participants.

L’accord de Paris, a dit la ministre Arlette Soudan Nonault, présente des enjeux qui peuvent être bénéfiques pour les pays en développement, en général, et les pays forestiers du Bassin du Congo, en particulier, si seulement ils se défendent bien au cours des négociations à venir. Dans le cas contraire, il les desservira. En effet, a-t-elle ajouté, les impacts du dérèglement climatique n’épargnent aucun secteur socioéconomique du pays. Ce problème, qui revêt une dimension transversale, nécessite l’implication de toutes les parties prenantes concernées.

Le Congo subit des inondations et ravinements de terrains

Arlette Soudan Nonault a rappelé les événements malheureux que vit le pays aujourd’hui, comme les inondations récurrentes qui entraînent des ravinements de terrains sans précédents, des pertes d’habitations et d’ouvrages routiers. Elle a cité le cas de Ngamakosso, dont une partie du quartier a été dévastée lors des dernières pluies. Le Congo connaît également des vagues de chaleur d’amplitude nouvelle. A propos, d’après les données de la météorologie nationale, les températures maximales et minimales ne cessent d’augmenter depuis au moins trois décennies. A ce titre, on enregistre ces derniers temps à Brazzaville des températures caniculaires variant entre 35 et 37 degrés Celsius, accompagnées de précipitations abondantes atteignant jusqu’à près de 500 millimètres d’eau en un seul mois, parfois seulement au cours de deux ou trois pluies, soit le tiers des précipitations annuelles, a-t-elle signifié.

De même, la sécheresse s’installe dans certains départements du Congo, induisant une dégradation des terres arables et une forte diminution des rendements agricoles. Il y a également prolifération des insectes ravageurs de cultures, des maladies vectorielles comme le paludisme, des diarrhées hydriques, ainsi que la recrudescence d’infections diverses accentuées par l’impact du changement climatique, phénomènes qui affaiblissent la santé des Congolais.

Pour ces raisons, a-t-elle indiqué, cette sensibilisation concerne, au premier chef, les représentants des deux chambres du parlement. Elle devrait ainsi leur permettre d’avoir le même niveau de connaissances des COP que ceux qui y participent. Les parlementaires étant les seuls responsables de l’adoption des lois émanant des recommandations et des exigences des accords environnementaux multilatéraux que le gouvernement ratifie au niveau international en engageant la République.

Cette sensibilisation devrait également permettre à l’administration congolaise de faciliter la prise de décisions et d’en assurer la mise en œuvre sur toute l’étendue du territoire national. Après ces étapes, le relais devrait être pris par les parties prenantes nationales, incluant la société civile et le secteur privé, chargées de mettre en œuvre ces décisions sur le terrain. C’est ce qui justifie la présence de chacun d’eux à cette campagne de sensibilisation qui se déroulera également à Pointe-Noire à la fin de ce mois.

Cette campagne pourra aussi être étendue à d'autres départements où les impacts des changements climatiques sont vécus au quotidien. Pour ce faire, la ministre du Tourisme et de l’environnement a mis en place une équipe intersectorielle et multidisciplinaire d’experts nationaux, chargée de présenter différentes thématiques du changement climatique, entre autres, le contexte des changements climatiques, les objectifs et les résultats attendus de l’atelier ; le décryptage des résultats et décisions de la COP23 et échéances futures ; etc.

Ces présentations ont été suivies de débats autour des questions ciblées qui contribueront à l’élaboration de la position nationale congolaise qui sera présentée à la COP24 sur les thèmes débattus. Cette position est partagée par les experts nationaux avec la Commission des forêts d’Afrique centrale, le groupe des experts africains sur le climat et le groupe des 77 plus la Chine, car au cours des COP, les négociations se mènent en plénière, au sein des groupes sous-régionaux et régionaux qui défendent les mêmes intérêts.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : La photo de famille à l’issue de la campagne de sensibilisation

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