Bassin du Congo : un taux de déforestation en recul

Samedi 6 Janvier 2018 - 10:29

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Les forêts du Bassin du Congo font partie des zones forestières les mieux préservées de la planète. Elles font aujourd’hui partie des zones aux taux de déforestation les plus faibles du globe.

La déforestation représente 0,15 % de la surface forestière du Bassin du Congo contre 0,51 % en Amérique tropicale ou 0,58 % en Asie tropicale. Actuellement, la perte de la biodiversité est faible dans les forêts du bassin du Congo par rapport aux autres grands massifs forestiers tropicaux. Pourtant, les processus qui entraînent la destruction du couvert forestier ailleurs dans le monde sont aussi à l’œuvre dans la sous-région, notent des analystes.

La faible pression démographique, la difficulté d’accès et le manque d’infrastructures ont permis de protéger le couvert forestier de cette région du monde pendant une longue période. D’après Ernst et al. (2013), le taux annuel de déforestation est passé de 0,13 % dans la période 1990 - 2000 à 0,26 % dans la période 2000 -2005. Cette augmentation est aussi observée pour la reforestation relatant une relative stabilité du taux de déforestation net dans le Bassin du Congo mais aussi la complexité de la dynamique du changement du couvert forestier.

Le Bassin du Congo est une des régions les moins bien desservies au monde du fait de la faible pénétrabilité de l’environnement forestier et de la présence de nombreux cours d’eau. Cette absence d’infrastructures convenables a passivement « protégé » les forêts naturelles. Les gouvernements voient cependant aujourd’hui comme une nécessité, dans une perspective de croissance économique mais aussi de contrôle stratégique, de développer les infrastructures routières et ferroviaires afin de diminuer les entraves aux marchés qu’ils soient nationaux ou internationaux.

En effet, la mauvaise qualité des infrastructures de transport est un obstacle à la croissance économique en augmentant les coûts ainsi que les temps de transport. La construction et l’extension de ces réseaux seront accompagnés d’impacts négatifs sur le couvert forestier, soulignent les chercheurs.

Selon eux, les moteurs de destruction du couvert végétal dans le Bassin du Congo sont renforcés par des facteurs sous-jacents tels que les facteurs économiques, les avancées technologiques, les mesures politiques ainsi que les pressions démographiques. Ce qui explique la dynamique de déforestation régionale. En plus de l’expansion de l’infrastructure, du développement du secteur minier et de l’extraction du bois, l’agriculture représente la cause directe de déforestation.

Un des effets environnementaux les plus importants de la déforestation est l’érosion de la biodiversité. En effet, les forêts tropicales recèlent la plus large diversité spécifique connue. Les chercheurs déclarent que la diminution de la superficie des forêts tropicales ainsi que leur fragmentation seraient responsables de la disparition de 7 % des espèces non exploitées inféodées à ces habitats.

Malgré le taux de déforestation actuellement faible recensé dans le Bassin du Congo et plus particulièrement au Cameroun et au Gabon, les politiques d’émergence projetées par les gouvernements de ces pays sont susceptibles d’avoir un impact important sur le taux de couverture forestière. Ces stratégies de développement économique reposent sur la promotion de secteurs économiques primaires, fondées sur l’exploitation des ressources naturelles (agriculture, foresterie, extraction minière et pétrolière). Une mutation des socio-écosystèmes liée à la déforestation est donc attendue en certains points du Bassin du Congo et particulièrement au Cameroun.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

La déforestation en RD Congo (DR)

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