Présidentielle en RDC : toujours pas de date !

Mercredi 4 Octobre 2017 - 17:49

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Alors que le recensement est encore en cours dans le Kasaï et que des lois électorales sont toujours en souffrance au Parlement, le calendrier électoral qui n'est toujours pas publié rend aléatoire la suite du processus électoral. 

Quand est-ce que les Congolais iront aux urnes pour élire leurs représentants à tous les niveaux des institutions du pays ? La question vaut son pesant d’or devant le flou qui persiste sur la date de la tenue des élections. L'échéance du 31 décembre étant devenue impossible à tenir depuis le 1er octobre à la suite du dépassement du délai légal de 90 jours requis pour convoquer le corps électoral, les Congolais sont désormais perplexes quant à la suite d’un processus électoral devenu cérébral au regard de ses multiples inconnus. Aucun signal émis par ceux qui ont la charge de piloter le processus électoral ne rassure l’opinion sur la suite des évènements. Les autorités politiques se contentent d’émettre des garanties sur la tenue effective des élections sans se risquer d’avancer une quelconque date. La tendance est d’entretenir un certain espoir, ou mieux de continuer à illuminer dans les cœurs des Congolais l’illusion des scrutins imminents tout en sachant que le chemin à parcourir est encore jonché d’embûches.  

La rhétorique actuellement prisée par les politiques demeure toujours évasive sur la question de date alors que c’est cela que les congolais attendent pour se convaincre que leur pays est réellement sur la voie démocratique. À la tribune de la 72e assemblée générale de l’ONU, le président de la République a éludé cette problématique et s’est plutôt contenté de souligner le caractère irréversible de la marche vers les élections. De passage récent à Kinshasa, le président de la commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a souhaité « un processus électoral apaisé et consensuel » en République démocratique du Congo, sans avancer de date. Mardi 3 octobre dernier devant la presse, le chef du gouvernement Bruno Tshibala n’a pas mieux fait que de rassurer sur la détermination du pouvoir d’organiser les élections pour régler la question de la légitimité, se refusant de donner des garanties sur la tenue effective d’élections.

Du côté de la Céni, structure habilitée à éclairer la lanterne de l’opinion sur cette question, la langue de bois est toujours de mise. Cette institution d’appui à la démocratie ne cesse de réitérer son engagement à rendre public un calendrier électoral tel qu’attendu par le peuple congolais dans les délais raisonnables les plus proches possibles. Tout est, pour ainsi dire, tributaire des opérations d’enrôlement entamées dans l’espace Kasaï dont la clôture pourrait intervenir début décembre, mais aussi de la suite à donner au processus électoral à la lumière de la tripartite Céni-gouvernement-CNSA attendu après la révision intégrale du fichier électoral. Ce n’est qu’au terme de ces deux actes censés déblayer le terrain en prévision de la publication du calendrier électoral que la Céni pourrait entrer en selle.

Nonobstant toute la pression exercée actuellement sur la centrale électorale tant en interne qu’en internationale pour la publication du chronogramme électoral, la Céni paraît être gagnée par un certain immobilisme, obligée de laisser les choses évoluer à leur rythme. Ce qui fait dire à certaines langues qu’elle fait le jeu du pouvoir en tirant volontairement le processus électoral en longueur sur fond des prétextes fallacieux juste pour accorder un sursis au président de la République dont le mandat a échu depuis décembre 2016. À tout prendre, personne ne paraît à ce stade avoir la maîtrise du processus électoral en RDC qui souffre de l’absence d’un chronogramme électoral clair et dont les interférences et autres aléas le rendent compliqué avec, à la clé, des acteurs politiques peu enclins à aller aux élections.               

Alain Diasso

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