Santé : des médicaments génériques pour réduire le coût des produits pharmaceutiques sur le marché

Vendredi 18 Août 2017 - 12:01

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La cherté de certains produits vendus en pharmacie pousse certaines personnes à recourir aux médicaments dits de la rue qui représentent un danger pour leur santé. Les populations estiment que faute d’argent ils seraient l’ultime solution pour faire face à certaines maladies endémiques comme le paludisme, la grippe, la diarrhée et la toux.

« À la pharmacie les produits contre le paludisme coûtent les yeux de la tête. Or dans la rue, on en trouve deux fois moins cher et on peut même marchander », explique un patient. « En vue de palier cet état de chose, il serait souhaitable d’encourager la vente des médicaments génériques en pharmacie », a-t-il souhaité.

L’ordre des pharmaciens du Congo, qui en a fait son cheval de bataille, devrait également tenir compte du niveau de vie du Congolais moyen, qui de manière générale ne trouve pas l’équilibre entre l’achat de produits de santé et son besoin de maintenir coûte que coûte sa santé en bon état.

Le président de l’ordre des pharmaciens, le docteur Hyacinthe Ingani, était en proie au problème de la vente illégale des médicaments, aussi bien dans les marchés que dans la rue. Dans la capitale, une étude récente avait montré l’existence de 400 étalages pharmaceutiques au marché Total à Bacongo et 300 au marché Miadéka à Ouenzé. En toute illégalité.

A ces dérives s’ajoute l’immixtion des ONG dans le domaine pharmaceutique et médical. "La pauvreté des populations, le manque d’information et le problème global de la gouvernance de l’Etat constituent des facteurs aggravants de la situation sanitaire au Congo", ont déclaré les présidents des deux ordres nationaux des médecins et des pharmaciens du Congo dans une conférence de presse animée un 16 novembre à l’ex-hôtel méridien de Brazzaville.

Outre l’opération de coup de poing contre les illégaux qu’ils avaient décidé de lancer avec les forces de l’ordre, les présidents des ordres des médecins et des pharmaciens se proposaient de lever en urgence l’interdiction qui leur avait été faite par les pouvoirs publics de prescrire des médicaments génériques aux malades.

Cette approche devrait entrainer nécessairement une refonte de l’actuelle mosaïque des prix. L’objectif est de permettre à chaque consommateur, quel que soit son statut social, de pouvoir se soigner sans difficultés. Il convient d’associer étroitement les pharmaciens ou propriétaires de pharmacies et les consommateurs dans la recherche de solutions aux problèmes du coût. Il faut donner aux citoyens les informations nécessaires pour leur permettre de faire les meilleurs choix, et il est indispensable de sensibiliser davantage les consommateurs à l’importance d’utiliser les médicaments de manière réfléchie. Enfin, il est impératif de créer en priorité un dispositif de pilotage de la politique hospitalière au Congo.

Le coût élevé des produits pharmaceutiques au Congo est trop longtemps resté secondaire face aux autres préoccupations de la vie du congolais. Sujet oublié et négligé, il constitue pourtant un réel enjeu tant individuel que collectif pour les quatre millions de Congolais. Il faut une prise de conscience par les pharmaciens du coût du médicament au Congo. Il est urgent de faire le constat du coût exorbitant des soins avant de chercher à réprimander les ventes dans la rue.

En conclusion, pour ceux qui voudront bien l’entendre, lorsqu’il s’agit de menaces, il conviendrait d’appliquer ce que l’on appelle le « principe de précaution », plutôt que de se cantonner à user de la force.

Guillaume Ondzé

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