Banques : l'ACB assomme les officiels incriminés

Samedi 1 Juillet 2017 - 16:26

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Les banques congolaises disent appliquer les directives de l’agence américaine en charge du planning et de l’exécution des sanctions américaines, l’Office of Foreign Assets Control (Ofac).

On n’a pas encore fini avec le dossier des officiels congolais sanctionnés concomitamment par les États-Unis d’Amérique et par l’Union européenne pour leur rôle supposé dans les restrictions des libertés et la répression de  l’opposition en RDC. L’affaire vient de prendre une nouvelle tournure avec l’implication, cette fois-ci, des banques congolaises qui ont fait chorus sur cette décision en se décidant de geler, elles aussi, les comptes bancaires en dollars de toutes les personnes physiques et morales ayant écopé des sanctions américaines et européenne. C’est le président de l’Association congolaise des banques (ACB), Yves Cuypers, qui est également administrateur directeur général de la Banque commerciale du Congo qui l’a révélé ce week-end à la presse.

D’après ce banquier, les banques congolaises sont obligées de respecter les règles « Anti-Money Laundering and terrorism Financing » (AMLFT) pour les sauvegarder contre les risques qui peuvent découler de la non-observance des principes y afférents. En fait, les banques congolaises sont tenues d’accompagner lesdites sanctions (gel des avoirs et l’interdiction des visas) prises depuis 2016 à l‘encontre d’une vingtaine des personnalités congolaises exerçant tant dans les institutions étatiques que dans l’armée et la police pour éviter de subir l’onde de choc qui découlerait d’un refus. Yves Cuypers a déclaré que les banques congolaises appliquent les directives de l’agence américaine chargée du planning et de l’exécution des sanctions américaines, l’Ofac. Et en cas de sanctions du fait de la détention et de l’utilisation du dollar américain, les banques congolaises s’exécutent « immédiatement  » et transmettent le rapport dans les dix jours à l’Ofac.

Aucune banque ne peut courir le risque de ne pas respecter les directives américaines, a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : « En cas de non-application des sanctions, la banque s’expose ni plus ni moins à perdre la faculté de réaliser ses opérations commerciales en USD en perdant son correspondant ou ses correspondants. Elle serait alors elle-même reprise sur la liste des sanctions. Ceci équivaudrait à une incapacité d’opérer et la placerait dans une situation critique. Nous ne pouvons et nous ne courons pas un tel risque ».  Et Yves Cuypers d’expliquer que cette mesure n’avait rien à avoir avec les rumeurs ayant circulé dernièrement sur les réseaux sociaux, selon lesquelles la Réserve fédérale américaine aurait appelé les banques européennes à l’arrêt des transactions en dollars américains avec les banques congolaises. 

Alain Diasso

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