Commerce : plus de dix mille entrepreneurs chinois sur le sol africain

Jeudi 29 Juin 2017 - 17:29

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L'estimation est du cabinet de conseil américain, Mc Kinsey, qui traduit de manière claire une véritable percée de la Chine en Afrique. A en croire ce nouveau rapport sur le phénomène chinois en Afrique, aucune étude passée n’a pu révéler exactement l’importance et la diversification de l’implication économique chinoise dans la région.

Au fil des années, le marché africain est devenu une véritable plaque tournante du « made in china ». Des études se succèdent pour faire état de l’ampleur sans précédent de l’engagement chinois en Afrique. Mais le dernier rapport en date réalisée par le Mc Kinsey apporte bien des révélations sur l’implication économique de l’empire du milieu dans le continent. En fait, il s’appuie sur des études conduites dans huit pays du continent qui génèrent actuellement près des deux tiers du PIB d’Afrique subsaharienne. Un premier chiffre retient d'abord notre attention : plus de 10 000 entreprises chinoises opèrent actuellement en Afrique. En comparant ce chiffre avec les estimations précédentes, l'on constate une hausse d'au moins quatre fois du nombre d'entrepreneurs chinois dans la région. En dépit de la crise, la Chine conserve donc une présence économique indiscutable dans la région. Mieux, le rapport va plus loin en expliquant que 90 % de ces entreprises chinoises sont des sociétés privées. Selon la répartition produite par Mac Kinsey, le tiers opère dans le secteur manufacturier et le quart dans les services. Par ailleurs, le commerce, la construction et l’immobilier englobent quasiment le cinquième de ces sociétés.

Retombées

Pour l’Afrique, le bénéfice tiré est important en termes d’apport en capitaux frais et de transferts des compétences managériales et entrepreneuriales. Un partenariat qui contribue bien entendu à la relance de l’économie de la région. Les échanges commerciaux ont grimpé à 20 % au cours de la dernière décennie. Au moins 12 % de la production industrielle africaine, représentant quelque 500 milliards de dollars américains USD par an sont générés par les entreprises chinoises. Le secteur prédominant est les infrastructures. En effet, le cabinet américain a confirmé que la Chine est le plus grand bailleur de fonds du secteur des infrastructures dans la région. De plus en plus d’ingénieurs chinois sont engagés dans les grands chantiers dont la construction des bâtiments officiels. Mc Kinsey parle globalement de 50 % des parts de marché de l’ingénierie, de l’approvisionnement et de la gestion des constructions. Le cabinet révèle aussi que 1 000 entreprises interrogées ont admis avoir couvert leurs investissements initiaux après moins d’un an d’activités. Une partie estimée au tiers du millier d’entrepreneurs chinois ainsi ciblés a pu réaliser des profits supérieurs à 20 %.

Perspectives d'avenir

Au moins 74 % des entrepreneurs chinois interrogés se disent optimistes sur les opportunités en Afrique. Autre révélation, contrairement à une croyance généralement admise, la Chine ne fait pas qu’exporter sa main d’œuvre. Elle a réussi à créer plusieurs millions d’emplois en Afrique, représentant au moins 89 % des employés des entreprises étudiées. La tendance va aller en s’accélérant au cours des prochaines années. Pour autant, les plus grandes faiblesses semblent se concentrer dans certains points épinglés par le cabinet Mc Kinsey. Il y a, par exemple, le fait que seulement 47 % des approvisionnements des entreprises chinoises proviennent des sociétés africaines. Au-delà, 44 % seulement des postes de cadre sont occupés par des Africains. Enfin, il faut également prendre en considération la barrière de la langue et de la culture. Le cabinet met en bonne place aussi les violations du droit du travail et du droit de l’environnement.

Expérience de la Chine en RDC

La coopération entre les deux pays renseigne bien de choses. D’abord, les dures tractations pour parvenir à un accord de financement de l’ordre de 6 milliards de dollars américains USD avant de baisser successivement à 3 et finalement à 1,5 milliard, à la suite de la pression soutenue des institutions financières internationales, principalement le FMI et la Banque mondiale. Cette révision à la baisse a remis en question le volume de projets visant principalement les infrastructures en échange des ressources naturelles. Les préfinancements des entreprises chinoises dans le cadre des contrats chinois ont permis d’accompagner la RDC dans la réalisation de plusieurs projets. On estime d’ailleurs leur nombre à une vingtaine sur l’étendue du territoire national. Par ailleurs, une société minière, la Sicomines, est entrée en jeu dans le cadre de ce partenariat. En outre, grâce à cette collaboration, il y a eu aussi la création d’un cabinet d’ingénierie spécialisé piloté par les ingénieurs congolais, l’Agence congolaise des grands travaux. Même au niveau de la main d’œuvre et de la sous-traitance congolaise, le programme a pu marquer des points.

Laurent Essolomwa

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