Elections en RDC : la Céni alerte déjà sur un probable report

Lundi 15 Mai 2017 - 16:48

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L'élection présidentielle prévue pour fin 2017 risque d'être reportée en raison des violences de groupes armés dans le centre du pays, a confié récemment le président de cette institution d’appui à la démocratie.  

En tous cas, tous les signaux renseignent aujourd’hui sur l’impossibilité de respecter l’échéance de décembre 2017 pour l’organisation des élections générales conformément à l’accord conclu le 31 décembre entre la Majorité et l’Opposition sous la médiation des évêques catholiques. Nonobstant les assurances du nouveau Premier ministre, Bruno Tshibala, qui a promis de « tout mettre en œuvre pour mobiliser les ressources financières internes en vue de financer les élections », les faits sur le terrain n’incitent pas à l‘optimisme. Au niveau de la Commission électorale nationale indépendante, la tendance est aujourd’hui à préparer l’opinion nationale et internationale sur un probable report des scrutins. Le président de la Céni entrevoit de plus en plus cette hypothèse en mettant une emphase particulière sur les violences des groupes armés perpétrées au centre du pays lesquelles hypothèquent pour l’heure la dynamique électorale. « Les violences dans la province centrale du Kasaï et d’autres contraintes logistiques risquent de compromettre l’intégrité du vote », a averti Corneille dans une récente intervention dans les médias.

En effet, la situation sécuritaire dans le Kasaï s’étant dégradée sensiblement ces derniers mois, l’opération d’enrôlement dans cette partie de la République devient aléatoire sinon impossible. En cas de persistance de la crise dans ce coin du pays en proie à des affrontements récurrents entre les FARDC et les miliciens de Kamuina Nsapu, la Céni scrute déjà la possibilité d’aller aux élections sans le Kasaï. Une hypothèse qui a cependant du mal à passer, la logique voulant à ce que l’enrôlement ait lieu dans toutes les provinces, question de fiabiliser le processus électoral et de crédibiliser les résultats des scrutins. Dans le cas d’espèce, la Céni plaide pour que ce coin du pays soit stabilisé dans le meilleur délai, ce qui naturellement nécessite un peu plus du temps avec une incidence fâcheuse sur le délai imparti aux opérations d’enrôlement des électeurs. Toutefois, a nuancé Corneille Naanga, « organiser des élections à la hâte dans le but de respecter une date, risque d’affaiblir la crédibilité du scrutin et de conduire à des violences ».  

En clair, la Céni veut prendre son mal en patience vis-à-vis d’un processus électoral marqué par des soubresauts et des imprévus. Cependant pour maints observateurs, la non-organisation des élections en décembre 2017 risquerait de déclencher une nouvelle vague de manifestations violentes, car il s’agirait d’un nouveau report après celui de novembre 2016 qui a donné lieu aux négociations politiques du Centre Interdiocésain. Celles-ci ont consisté à gérer l’impasse politique ayant résulté du non-respect des délais constitutionnels quant à la tenue des élections en novembre 2016, échéance censée consacrer la fin constitutionnelle du deuxième mandat de Joseph Kabila à la tête du pays.   

L’opposition radicale, quant à elle, estime que la stratégie à laquelle participe la Céni par le biais de son président consiste à reporter les élections jusqu’à l’organisation d’un référendum pouvant permettre à l’actuel chef de l’Etat de briguer un troisième mandat.                                            

Alain Diasso

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