Justice : plaidoyer de l’épiscopat catholique en faveur de Moïse Katumbi et Jean-Claude Muyambo

Jeudi 4 Mai 2017 - 17:15

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Les évêques catholiques congolais ont recommandé dans un rapport confidentiel au président de la République d'autoriser l'opposant en exil Moïse Katumbi à rentrer librement en République démocratique du Congo, qualifiant sa condamnation de « mascarade ».  

Après leur mise à l’écart du processus de négociations politiques ayant abouti à l’accord de la St-sylvestre, dont le texte additif (arrangement particulier) fut signé récemment à leur insu, les évêques catholiques viennent de nouveau de sortir de leur mutisme à travers un rapport confidentiel transmis le 29 mars dernier au chef de l’Etat. Ce rapport déjà mis sur la place publique porte sur les conclusions de la commission ad hoc initiée par la conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) pendant les travaux, en rapport avec la décrispation politique. Dans ce document de trente et une pages, les évêques catholiques se livrent à un plaidoyer sur les cas Moïse Katumbi et Jean Claude Muyambo. Le premier a été condamné à trois ans de prison pour spoliation d'immeuble appartenant à un citoyen grec et attend de comparaitre devant la justice pour une affaire de recrutement de mercenaires. Tandis que le second a été condamné à cinq ans de prison dans une affaire d'escroquerie portant sur le même immeuble.

Pour les prélats catholiques, ces deux affaires sont des purs montages destinés à couler juridiquement les deux personnalités, dont les condamnations prononcées sont des « mascarades ». Pour le cas particulièrement de l’ex-gouverneur du Katanga, les évêques catholiques pensent que les actes et pièces pour lesquels il est mis en cause ont été fabriqués dans le seul but de l'inviter au procès et le condamner. Ils sont convaincus qu’il s’agit là d’un « règlement de compte purement politique ». Et de faire remarquer que la citation à comparaître adressée à Moïse Katumbi « avait été déposée auprès du bourgmestre de son lieu d'habitation pendant qu'il avait obtenu du parquet une excuse légale pour sortir du pays en vue de suivre des soins médicaux à l'étranger ».

Après examen et investigation, les membres de la Cénco sont d’avis que le richissime homme d’affaires n’y est pour rien dans cette affaire montée de toutes pièces. Aussi sollicitent-ils du gouvernement et du chef de l’Etat, le retrait pur et simple de la décision de son arrestation immédiate une fois rentré au pays. Ils plaident donc pour le retour en homme libre du président du TP Mazembe afin qu'il quitte son exil doré et puisse revenir au pays et y exercer ses droits civiques et politiques. Cette position des évêques catholiques est jugée partisane par la majorité présidentielle qui s’étonne que la requête de la Cénco ait été transmise au chef de l’Etat plutôt qu’à la justice qui est seule compétente en la matière. Bien plus, certains ténors de la plate-forme présidentielle s’inquiètent de voir ce rapport radicaliser davantage l’opposition et fissurer de plus bel une classe politique qui a déjà du mal à parler d’une même voix quant à la gestion commune de la transition. « Il appartient au président Kabila de démontrer qu'il est le garant de la nation (...) en autorisant que Moïse Katumbi rentre en homme libre au pays », a pour sa part déclaré l’opposant Christophe Lutundula, un responsable du G7, regroupement politique affilié au Rassemblement.               

Alain Diasso

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