Environnement : préservation intégrale du Parc national des VirungaLundi 23 Décembre 2013 - 16:17 Les leaders communautaires du Nord-Kivu mobilisés exhortent notamment le gouvernement au respect du Consentement libre informé préalable (Clip) et la résiliation du contrat de partage de production signé avec la compagnie pétrolière Soco. Depuis la dernière mission du Groupe d’études environnementales du Congo (GEEC) au Nord-Kivu, les leaders communautaires, les populations locales et les associations continuent à se mobiliser en faveur de la préservation du Parc national des Virunga. Selon un communiqué publié le 22 décembre par l’ONG internationale WWF, ils sollicitent notamment du gouvernement le respect du Clip et la résiliation du contrat de partage de production signé avec la compagnie pétrolière Soco. Selon la coalition de la société civile environnementale du Nord-Kivu citée par l’ONG internationale, les craintes des communautés riveraines seraient, à ce jour, renforcées par le passage d’une délégation du GEEC et du ministère en charge de l’Environnement, qui serait financée par la compagnie pétrolière, alors quelles attendaient une mission indépendante diligentée par le gouvernement national pour enquêter sur les plaintes liées au non-respect du Clip et aux intimidations subies par les communautés locales de la part de la compagnie Soco. « Pour la société civile du Nord-Kivu, si les experts du GEEC et du ministère de l’Environnement, appelés à faire le suivi environnemental des activités de Soco dans le bloc V du rift albertin, se sont déplacés aux frais de la compagnie pétrolière, cela questionne la crédibilité des résultats de leur mission », a noté WWF. Non au bradage du site Conscientes de multiples méfaits que pourrait engendrer l’exploration/exploitation du pétrole sur le Parc national des Virunga ainsi que sur les ressources halieutiques du lac Édouard, les populations locales s’insurgent contre toute tentative visant à brader ce site. Elles ont, en effet, fait remarquer qu’avant toute autre considération, cet emplacement constitue la principale source de leurs moyens de subsistance. Cependant, à ce jour, Soco reste la seule compagnie pétrolière active au sein du PNVi, malgré ces craintes maintes fois exprimées par les communautés riveraines, la société civile et plusieurs partenaires de la RDC. Des activités prohibées WWF a également noté que les activités susceptibles d’endommager les aires protégées, comme le pétrole et les mines, sont prohibées dans la législation congolaise. « La société pétrolière affirme avoir reçu l’autorisation pour la prospection sismique sur le lac Édouard dans le Parc des Virunga. Cependant cette autorisation n’a pas, à ce jour, été rendue publique », a soutenu l’ONG internationale, qui a fait mention d’un récent rapport du Sénat qui dénonce les impacts environnementaux de l’exploitation pétrolière dans la province du Bas-Congo ainsi que les maigres retombées économiques au profit de la population. Une source de revenus et d’emplois Une analyse commandée par le WWF a, par ailleurs, montré que sous condition de paix et de stabilité, le Parc national des Virunga pourrait être une source de revenus durables en générant plus d’un milliard de dollars américains par an et quarante cinq mille emplois permanents. Étant le parc le plus riche en biodiversité d’Afrique, note-t-on, le Virunga dispose d’un potentiel touristique énorme capable d’entraîner l’épanouissement des activités connexes dont la restauration, l’hôtellerie, l’artisanat au profit des entrepreneurs locaux. « En revanche, les profits pétroliers sont, pour la plupart, destinés à être rapatriés à l’étranger au bénéfice des investisseurs de Soco », a regretté WWF. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Une action menée pour la protection du Parc de Virunga |