Industrie : les agents de Cimaf inquiets de leur avenir

Samedi 11 Mars 2017 - 17:15

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Dans un courrier adressé en février au Premier ministre, chef du gouvernement, les agents de Cimaf (Ciment de l’Afrique) ont exprimé leur vive préoccupation quant à leur avenir suite à la notification d’intention de fermeture de cette cimenterie du fait de multiples menaces qui touchent directement l’industrie du ciment à cause de la concurrence déloyale pratiquée par les importateurs du ciment à laquelle ils font face depuis le démarrage de l’usine en décembre 2015.

« Nous, agents de la Cimaf, venons par le présent courrier vous faire part de la situation qui prévaut dans notre entreprise et qui met en péril nos emplois », peut-on lire dans le courrier adressé au Premier ministre.

En effet, le cri de cœur de ses employés a été rapporté au président de la République à Oyo par la direction de cette cimenterie, la troisième fonctionnelle que compte le pays après Sonocc (dans la Bouenza) et Forspak (dans le Niari).

Selon le directoire de Cimaf, le ras-le-bol des employés fait suite à la menace de fermeture probable à cause de la « concurrence déloyale » pratiquée par les importateurs du ciment à laquelle  ils font face depuis le démarrage de l’usine en décembre 2015.

 « Notre usine inaugurée le 3 mars 2016 par le président de la République, dans le cadre de la diversification de l’économie et de la création d'emplois au Congo se trouve dans une situation critique qui constitue une véritable menace pour de nombreuses familles », souligne le personnel.

En effet, d’une capacité de 500.000 Tonnes/an, Cimaf, qui génère plus de 500 emplois directs et indirects, reste confronté aux importations frauduleuses du ciment, ce qui réduit sa production à moins de 25% de sa capacité causant ainsi un déficit estimé en milliards FCFA à fin décembre 2016.

D’après des informations dignes de sources, pour l’année 2016, le volume des importations du ciment au Congo était estimé à plus de 500 millions de tonnes pour une consommation nationale chiffrée à 933 mille tonnes, des besoins susceptibles d’être couverts par la production locale, soit une production de 1.100.000 tonnes provenant des trois usines (Sonocc, Forspak et Cimaf).

« La situation persiste puisque déjà en janvier 2017, le stock de ciment importé au port de Pointe-Noire est évalué à plus de 160 mille tonnes, et il y a encore des navires de ciment qui sont attendus », se soucie le personnel de Cimaf.

Au regard de cette périlleuse situation, une délégation de Cimaf conduite par son président directeur général a rencontré le 10 mars 2017 à Oyo, le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso qui les a assurés de l’engagement du gouvernement d’arrêter définitivement les importations de ciment à compter de ce mois de mars.

Cette décision d’arrêt des importations est accompagnée, du côte de Cimaf, de la reprise des activités de l’usine à partir de ce lundi 13 mars. Une mesure saluée et reçue avec grand soulagement par les employés.

 

 

 

 

Guy-Gervais Kitina

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