Processus de Kimberley : une congolaise à la tête du Conseil mondial des diamants

Mercredi 1 Mars 2017 - 16:31

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C’est depuis le 1er mars que Marie-Chantal Kaninda, une économiste formée à l’Université de Liège, en Belgique,  occupe ses nouvelles fonctions de directrice exécutive de World Diamond Council (Conseil mondial du diamant) en remplacement de l’américaine Patricia Syvrud. À la tête d’une importante organisation de lutte contre le trafic illicite des pierres précieuses, surtout dans les zones en conflit comme l’est de la RDC, la voix de cette experte dans les questions minières ne manquera pas de peser sur la réforme du Processus de Kimberley qui devrait intervenir cette année.

À la tête d’une organisation internationale stratégique dans la régulation du diamant, Marie-Chantal Kaninda se fixe deux tâches essentielles : la bonne gouvernance du secteur et la réforme du processus de Kimberley. En matière de bonne gouvernance, la nouvelle directrice exécutive n’en est pas à ses premières armes. En effet, Marie-Chantal Kaninda est à la tête d’un Groupe d’étude qui a élaboré le premier Code de bonne conduite du secteur privé. Avec l’appui de la Fédération des entreprises du Congo, sa campagne pour faire adhérer le maximum d’entreprises du pays a récolté un franc succès. À présent, elle va répondre aux enjeux et défis de la traçabilité des diamants bruts à l'échelle mondiale pour prévenir leur commerce illicite. Sa deuxième priorité sera de défendre les intérêts des industriels de la joaillerie et du diamant dans la réforme du Processus de Kimberley. Avec la reprise des hostilités dans la partie est de la RDC, les réponses durables aux questions liées au commerce illicite du diamant se pose de nouveau comme un défi majeur pour le continent africain.

Marie-Chantal Kaninda est l’une des femmes cadres les plus influentes en RDC. Affichant 20 ans d’expérience au compteur, elle a travaillé pour les plus grands groupes miniers : Ashanti Gold Field et AngloGold Ashanti (exploitation de l’or), De Beers (exploitation du diamant) et Rio Tinto (deuxième groupe minier mondial). Elle a occupé des fonctions dans l’administration, les ressources humaines et la gestion. L’un de ses plus grands rôles était de négocier la relocalisation de toute une communauté en Angola pour permettre à son Groupe de mener des activités d’exploration. Il y a aussi des moments difficiles comme les discussions avec les autorités centrafricaines dans le cadre de la fermeture des bureaux de son Groupe.

Depuis son arrivée dans les mines en 1980, Marie-Chantal Kaninda n’a jamais quitté le secteur. Au contraire, elle y a laissé des marques indélébiles en tant qu’initiatrice du Code de bonne conduite. Elle a développé le MCK&L Counsulting, un cabinet de conseil et d’accompagnement dans l’ouverture en Afrique des filiales et de bureaux de représentation. Au sein du conseil d‘administration de la Diamond Development Initiatives, elle contribue au développement de l’exploitation artisanale des diamants. Par ailleurs, elle continue à mener une grande bataille pour l’accès des femmes aux métiers techniques dans les mines. « Il faut continuer à veiller aux conditions de la femme dans les mines », soutient-elle avec fermeté. Dans le social, sa fondation MCKM a apporté 50 bourses d’études pour l’année scolaire 2012-2013.

Pour rappel, le Conseil mondial des diamants est une organisation internationale qui traite en priorité de la traçabilité des diamants bruts pour barrer la route au commerce illicite des pierres précieuses. Initiative des industriels du secteur, il a introduit en 2003 le système d’autorégulation baptisé « Processus de Kimberley ». Avant cette nomination, Marie-Chantal Kaninda occupait la fonction de présidente de l’Initiative anti-corruption pour le secteur privé de la RDC au sein du Conseil.

Laurent Essolomwa

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