Dialogue II : difficile compromis autour du calendrier électoralJeudi 15 Décembre 2016 - 17:30 Les violons sont loin de s’accorder entre les signataires et non-signataires de l’accord politique du 18 octobre autour du calendrier des élections, les uns soutenant que la présidentielle et les législatives nationales se tiennent en 2017 juste après l’enrôlement des électeurs, et les autres s’en tenant à avril 2018.
Les débats se poursuivent au Centre interdiocésain où se tiennent, depuis quelques jours, les négociations directes facilitées par les évêques catholiques. Le moins qu’on puisse dire est que les travaux avancent à pas de tortue au regard des divergences qui opposent les participants. À ce stade, on est encore loin de sortir de l’auberge. Les deux camps en présence, en l’occurrence les signataires et non-signataires de l’accord du 18 octobre issu du dialogue de la Cité de l’Union africaine campent sur leur position en rapport notamment avec le calendrier électoral et d’autres matières inscrites à l’ordre du jour. Le 14 décembre, rien de concret n’est sorti de la commission chargée des questions relatives au processus électoral. Le débat qui s’est cristallisé autour du calendrier électoral n’a pas connu une fin satisfaisante, les contradicteurs n’étant pas parvenus à se mettre d’accord sur un chronogramme réaliste. D’un côté, les délégués du Rassemblement sont montés au créneau pour faire valoir la possibilité de tenir la présidentielle et les législatives dans un délai court, soit en septembre 2017, juste après l’enrôlement des électeurs. Les délégués du Rassemblement, qui ont eu recours à leurs experts dans la foulée de l’exposé fait par le président de la Céni, estiment que l’organisation des scrutins à cette échéance est faisable après l‘enrôlement censé se clôturer au mois de juillet 2017. Ces délégués rejettent totalement le chronogramme proposé par les participants au dialogue qui, disent-ils, ne les engagent pas. Les signataires dudit accord, quant à eux, continuent de défendre bec et ongle le calendrier électoral adopté au Camp Tshatshi lequel prévoit la tenue de la présidentielle et les législatives en avril 2018. Entre-temps, la Céni s’en tient à sa proposition de report à avril 2018 des élections évoquant notamment les contraintes majeures liées au processus électoral en RDC, sans compter les finances - pas moins de 1,8 milliards de dollars américains - à mobiliser. Des raisons, à côté de la formation des futurs agents électoraux, qui font qu’il soit impossible, selon la centrale électorale, d’organiser les élections avant avril 2018. « Des bonnes élections ne pourront se tenir qu’en avril 2018 », a martelé Corneille Naanga devant une assistance visiblement divisée sur l‘option à prendre. Dans les rangs des partis politiques signataires de l’accord du 18 octobre, le ton est plutôt à la conciliation. Leurs délégués font remarquer que le chronogramme proposé par le Rassemblement est proche de ce qu’ils avaient proposé à quelques différences de dates près. « Le Rassemblement doit démontrer que techniquement sa proposition de tenir les élections en septembre 2017 est possible », martèlent Vital Kamerhe et compagnie. « Si les uns et les autres ont présenté leurs propositions et qu’elles sont jugées techniquement justifiées, je ne pense pas qu’il y ait intérêt à ce que les uns et les autres ne s’ajustent pas. C’est même le sens de la démarche que nous avons », dit un des participants pour le compte des signataires de l’accord politique du 18 octobre. Même scénario ou presque dans la commission décrispation politique où les choses semblent aussi tourner en rond. Aucune grande avancée. Les revendications de l’opposition qui réclame la libération de certains prisonniers politiques sont passées au peigne fin, les délégués de la majorité ayant obtenu que cela soit examiné au cas par cas. « (…) Il faut passer en revue un à un tous les cas pour qu’on puisse trouver des solutions par des mesures concrètes de nature à pouvoir détendre le climat politique », s’enquit un des participants à cette commission. Quant à la situation des exilés politiques dont celle de l’ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi, le sujet est resté pendant. Aucun compromis n’a été trouvé. Les participants se disent néanmoins optimistes espérant que les uns et les autres mettront un peu d’eau dans leur vin pour forcer un consensus. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Vital Kamerhe et Jean Lucien Bussa en avant-plan Notification:Non |