Retombées des violences du 19 septembre: l'UE sanctionne sept responsables congolaisLundi 12 Décembre 2016 - 18:33 Le conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) a adopté, le 12 décembre, des mesures restrictives en matière de déplacements et un gel des avoirs à l'égard de sept autorités tant civiles que militaires. L’UE vient de frapper. Elle vient de mettre en exécution des menaces brandies depuis quelques mois déjà à l’endroit de quelques autorités politico-militaires de la RDC soupçonnées d’avoir joué un rôle néfaste dans les violences ayant émaillé les manifestations des 19 et 20 septembre à Kinshasa initiées par l’opposition visant à préaviser le président de la République quant à la fin de son mandat. Passant à l’acte, les ministres des Affaires étrangères de l’UE se sont réunis le 12 décembre pour donner suite à leur menace. Il en résulte que le conseil a adopté, après débat, des mesures restrictives en matière de déplacements et un gel des avoirs à l'égard de sept hauts responsables congolais. Mettant en cause l’implication directe des concernés dans les violences qui ont causé la mort d'au moins cinquante personnes à Kinshasa entre les 19 et 20 septembre, les chefs de la diplomatie des pays de l’UE se sont montrés très sévères dans leurs sanctions. Les sept autorités congolaises ciblées sont : Ilunga Kampete (commandant de la garde républicaine, Gabriel Amisi (commandant de la première zone de défense de l'armée congolaise), Ferdinand Ilunga (commandant de l'unité anti-émeute appelée Légion nationale d'intervention de la Police nationale congolaise, Celestin Kanyama (commissaire de la police nationale congolaise), John Numbi (ancien chef de la Police nationale congolaise), Roger Kibelisa (responsable civil) et Delphin Kaimbi (chef du service de renseignements militaires). Pour l’UE, certaines personnalités citées auraient contribué, d’une manière ou d’une autre, à l’exacerbation de la violence déplorée au mois de septembre soit en planifiant, en dirigeant ou encore en commettant via des unités sous leur commandement des actes constituant de graves violations des droits de l’Homme. D’autres auraient fait obstacle à une sortie de crise consensuelle et pacifique en vue de la tenue d’élections en RDC. Toutefois, dans leur communiqué, les diplomates européens ont invité le gouvernement de la RDC à coopérer à une enquête transparente et indépendante pour traduire en justice les responsables desdites violences. Par ailleurs, les ministres européens ont déclaré suivre avec une attention accrue l'évolution politique cruciale que connaîtra la RDC dans les prochaines semaines tout en envisageant « des mesures restrictives supplémentaires en cas d'obstruction du processus politique ou de nouvelles violences ». La réaction du gouvernement est attendue dans les heures qui viennent.
Alain Diasso Notification:Non |