Opposition : Bruno Tshibala libéré après plus de sept semaines de détention

Bruno Tshibala a quitté sa cellule de l’ex-prison centrale de Makala. Il est, depuis lors, un homme libre même si aucune indication ne renseigne à ce jour s’il est passible ou pas des poursuites judiciaires. Ce cadre de l‘UDPS a tenu, dès sa sortie de prison, à aller faire allégeance au président de son parti qui l’a reçu dans la soirée, apprend-on. Dans le camp de l’UDPS, on salue cette libération tout en précisant que l’intéressé a été libéré sans qu’un procès ait été ouvert à sa charge. Ceci, de l‘avis du porte-parole du parti Augustin Kabuya cité par l’AFP, est une preuve supplémentaire qui atteste que son arrestation était dictée par des motivations politiques.

L’on se rappelle qu’ayant eu vent de l’arrestation de son secrétaire général adjoint, l’UDPS était monté au créneau pour dénoncer ce qu’il avait qualifié d’une « provocation de la mouvance kabiliste ». Notons toutefois que la libération de Bruno Tshibala intervient près de deux semaines après la nomination de Samy Badibanga, transfuge de l'UDPS, au poste de Premier ministre, en application de l’accord politique issu du dialogue signé en octobre entre la majorité et une frange minoritaire de l'opposition.

D’aucuns y voient là un signe de dégel que veut donner le pouvoir pour favoriser la décrispation du climat politique au moment où l’on amorce le décompte de la fin du mandat constitutionnel du chef de l’État actuel. L’UDPS, qui continue d’agiter la menace de manifestations populaires à l’échéance du 19 décembre pour contraindre Joseph Kabila à partir, paraît relativiser la portée de cette libération qui est loin d’émouvoir ses cadres. Pour rappel, Bruno Tshibala avait été  arrêté le 9 octobre à l’aéroport international de N’djili par les services de sécurité alors qu’il voulait se rendre en Belgique. Il était accusé d’être l’un des organisateurs de la marche de l’opposition qui a dégénéré et occasionné plusieurs dizaines des morts en septembre dernier à Kinshasa.