Instabilité du cadre macro-économique : les deux craintes du secteur privéJeudi 24 Novembre 2016 - 14:54 Si les tendances alarmistes persistent au niveau des principaux paramètres, la RDC court le risque de connaître une pénurie des devises étrangères. Dans la foulée, le secteur privé évoque une autre inquiétude : le financement des élections. La grande question tient davantage sur son mode de financement pour éviter une éventuelle expansion des dépenses publiques. À Kinshasa comme à l’intérieur de la RDC, la pression sur les prncipaux indicateurs du cadre macro-économique depuis le dernier trimestre de 2015 continue à inquiéter les milieux des affaires. Après avoir été habitué à une stabilité ininterrompue du cadre macro-économique ces cinq dernières années, la surchauffe du marché de change et la montée de l’inflation représentent une véritable menace pour l’économie du pays. Dans une analyse pointue de la conjoncture économique, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) tire la conclusion d’une incapacité à résorber la crise actuelle par les seules 28 mesures urgentes. « Après plus de dix mois de mise en œuvre, la situation ne s’est pas améliorée », a-t-elle signifié. Au contraire, la FEC note avec amertume une baisse des prévisions de croissance et des réserves officielles de change. Au-delà, d’autres indicateurs jadis maîtrisés ont connu une montée en flèche, notamment l’inflation, le taux de change, le taux directeur de la Banque centrale du Congo et le taux de coefficient des réserves obligatoires des banques commerciales. Mais le constat le plus inquiétant est la pénurie des devises étrangères et la dépréciation de la monnaie locale. Cette situation va contribuer à presser la capacité de la RDC à importer de façon durable des biens de base. L'inflation est en train de monter, met-elle en garde. La situation n’ira pas mieux avec les tensions politiques et les perspectives de reprise économique encore floues. Déjà, la croissance du PIB est passée de 6,9% en 2015 à 5,3% en mars 2016 et 4,3% (projection octobre 2016). L’architecture même de l’économie nationale est en train de changer, avec une progression plus rapide des secteurs secondaires et tertiaires au détriment du secteur primaire qui contribue de moins en moins à la croissance économique. Pour faire face à cette situation explosive, la FEC a jugé indispensable que le gouvernement prenne des mesures urgentes et structurelles. Dans l’urgence, il y a les efforts pour contenir le taux de change et stabiliser les prix intérieurs. Cela exigera que le gouvernement recourt exclusivement aux financements extérieurs et autres dons. De même, d’autres mesures s’imposent comme la réduction du train de vie de l’État, la suppression de la TVA dans les secteurs miniers et pétroliers, voire au-delà sur les produits de première nécessité. Il faut rassurer le secteur privé, au besoin par des mesures exceptionnelles comme un moratoire de trois mois sur le contrôle fiscal, douanier et des recettes non fiscales et économiques, a ajouté la FEC. Des mesures structurelles sont également attendues pour stimuler l’investissement dans les secteurs prometteurs comme l’agriculture, améliorer la desserte énergétique et faciliter l’accès des PME aux marchés de la sous-traitance. Laurent Essolomwa Notification:Non |