Enjeux politiques en RDC : Washington maintient la pression

Mercredi 23 Novembre 2016 - 15:23

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Les États-Unis agitent à nouveau le spectre des sanctions vis-à-vis des fonctionnaires qui entravent les avancées vers une transition démocratique pacifique par des élections crédibles dans le respect de la volonté du peuple congolais.

Le 22 novembre, le porte-parole du secrétaire d’État américain, John Kirby, est monté au créneau pour exprimer le désappointement des États-Unis par rapport à l’évolution de la situation politique en RDC alors que se rapproche à grande enjambée la fin constitutionnelle du mandat de Joseph Kabila. Sans ambages, John Kirby a déclaré que son pays était favorable à l’initiative de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) visant à rechercher un compromis entre acteurs politiques de sorte à aboutir à un consensus plus large susceptible de résoudre la crise politique actuelle. « Nous apportons notre soutien aux discussions facilitées par la Cénco, entre l’opposition politique et le gouvernement de la RDC afin de parvenir à un consensus vers des élections crédibles et en temps voulu », a-t-il indiqué.

Une façon d’encourager les tractations en cours menées par les évêques catholiques dont l’issue est encore incertaine. Pour la majorité présidentielle, il n’est nullement question d’un dialogue bis étant entendu qu’on est déjà en plein dans l’application de l'accord politique issu du forum de la Cité de l’Union africaine. Ce que refuse d’acquiescer Washington qui s’inscrit dans la logique de la tenue de la présidentielle dans un court délai sur pied d’un calendrier électoral clair et précis. « Nous demandons instamment au gouvernement de la RDC et à l’opposition de travailler avec la Cénco pour répondre aux préoccupations qui subsistent, y compris le calendrier de l’élection présidentielle de 2017, des garanties que le président Joseph Kabila ne cherchera pas à briguer un autre mandat et que la Constitution ne sera pas modifiée, une indépendance accrue du leadership de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), un gouvernement de transition inclusif et un solide comité de surveillance indépendant », dixit John Kirby.

C’est dire que la pression américaine sur le processus électoral en RDC reste toujours de mise nonobstant le changement de locataire à la Maison blanche. Déjà, le 15 novembre, apprend-on, la Chambre des représentants du Parlement américain avait proposé une résolution contre certaines autorités congolaises accusées d’entraver le processus électoral. « Les États-Unis devraient imposer des sanctions aux fonctionnaires qui entravent les avancées vers une transition démocratique pacifique par des élections crédibles dans le respect de la volonté du peuple congolais », pouvait-on lire dans ce texte en cours d’examen au Sénat américain initié par les élus républicains Chris Smith et Ed Royce avec l’appui de leurs collègues du parti démocrate Karen Bass et Eliot Engel. Si trois généraux ont été déjà frappés par Washington, les prochaines sanctions « devraient viser les figures-clés du gouvernement du président Joseph Kabila », renseignent des sources. Toutefois, aucun nom n’a été jusque-là avancé. L’on évoque aussi, dans ladite résolution, la possibilité de réexaminer l’assistance économique ou sécuritaire des États-Unis en RDC « en vue d’une éventuelle annulation jusqu’à ce que la crise soit résolue ». Seule l’aide humanitaire pourrait être épargnée, rapporte-t-on. 

Alain Diasso

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