Enjeux politiques : le Conseil de sécurité au chevet de la RDC

Samedi 12 Novembre 2016 - 17:35

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Les quinze ambassadeurs de l’ONU en séjour à Kinshasa ont de nouveau réitéré leur volonté de travailler avec les Congolais pour parvenir à la stabilité politique à travers le pays.

Depuis le 11 novembre, les quinze membres du Conseil de sécurité de l’ONU séjournent à Kinshasa pour une visite de travail de soixante-douze heures. Déjà ce 14 novembre, ils devront mettre le cap sur la ville de Béni au Nord-Kivu où l’insécurité continue à battre son plein. À Kinshasa, la délégation onusienne conduite par les ambassadeurs de France et d’Angola auprès des Nations unies a tenu à capitaliser son passage en conférant avec tous les acteurs de la crise politique en RDC. Leur agenda très chargé prévoyait des entretiens avec, entre autres, les délégués de la majorité et de l'opposition ayant participé au dialogue mais aussi les membres de la société civile pilotée par l’Église catholique, sans oublier ceux qui n’ont pas pris part à ce forum national à l’instar du MLC, le mouvement citoyen Lucha, etc.

Ils ont estimé à l’issue de leur rencontre samedi avec Joseph Kabila que l’accord politique signé à l’issue du dialogue était « une étape » et qu’ils souhaitaient la poursuite des discussions pour arriver à un large consensus. « Les discussions doivent pouvoir se poursuivre dans un cadre large inclusif afin d’atteindre le consensus large sur un calendrier électoral précis, accompagné des mesures de confiance », a déclaré l’ambassadeur de la France à l’ONU, François Delattre. Le Français a également invité les Congolais à un « débat politique libre et constructif » tout en plaidant pour le respect de la liberté d’opinion, de réunions et l’accès équitable aux médias. Pour sa part, l'ambassadeur de l'Angola à l'ONU, Ismaël Abraao Gaspar, a fait savoir que l'accord issu du dialogue de la Cité de l'Union africaine était une base sur laquelle les discussions doivent continuer pour aboutir aux élections crédibles et éviter un chaos au pays. « La feuille de route est là. La mise au point va être menée à bien. L’accord qui a été signé est une base mais il faut bâtir. Qui doit bâtir ? Le peuple congolais avec ses dirigeants et tout son peuple », a-t-il souligné.

L’idée, à en croire les milieux intéressés, était d’encourager toute initiative prônant plus d'inclusivité et plus d’adhésions à l’accord politique signé le 18 octobre à la Cité de l’Union africaine. Un accord qui, visiblement, requiert le soutien du Conseil de sécurité dont la présence à Kinshasa était perçue par certains observateurs, comme un entérinement tacite dudit document de la part de l’ONU. Officiellement venue pour vérifier l’application de la résolution 2277 qui appelait à la tenue des élections dans les délais constitutionnels, les quinze ambassadeurs n’avaient pas d’autre choix que d’accompagner le schéma édicté par l'accord politique conclu entre la majorité et une frange de l’opposition pour éviter de rajouter à la confusion en cas d’une remise en cause. Rappelons que ledit accord renvoie l’organisation des élections en avril 2018 tout en donnant à Joseph Kabila la possibilité de se maintenir au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat constitutionnel.       

De l’avis des diplomates onusiens, leur visite à Kinshasa devrait plutôt être perçue comme un signe d’engagement de l’ONU à coopérer efficacement pour la stabilité politique de la RDC. « Il faut avoir la paix politique, être à l’écoute de la communauté internationale qui veut travailler avec les Congolais pour arriver à cette stabilité politique », a déclaré le diplomate angolais, Ismaël Abraao Gaspar Martins. Son collègue français François Delattre a, pour sa part, noté que la visite du Conseil de sécurité en RDC marquait « le soutien résolu du Conseil de sécurité à l'entreprise qui est celle de la République démocratique du Congo sur tous les plans, sur le plan politique mais aussi sur les autres ». En somme, le message phare qu’entendait passer la délégation du Conseil de sécurité en RDC était de pousser à un processus politique plus inclusif pour éviter au pays une nouvelle flambée de violences à l'instar des troubles ayant émaillé les folles journées des 19 et 20 septembre.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

François Delattre, Maman Sambo Sidikou et Ismael Abraäo Gaspar Martins

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