Climat des affaires : la RDC dans l’espace le plus réformateur d’AfriqueMercredi 2 Novembre 2016 - 15:50 En 2016, l’Afrique subsaharienne a mis en œuvre plus de 80 réformes, soit le nombre le plus élevé au monde. Marquant une hausse de 14 % par rapport à 2015, ces réformes africaines ont tourné essentiellement autour de l’amélioration du climat des affaires et la simplification des démarches administratives des entrepreneurs. À en croire l’analyse des enquêteurs de la dernière édition du Rapport Doing Business publié par la Banque mondiale (BM), une zone est sortie du lot pour son dynamisme : l’espace Ohada (Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique). Ce dernier qui rassemble actuellement 17 pays membres dont la RDC a initié plus de la moitié des réformes de l’année passée. Malgré sa présence au sein d’un espace géographique réputé réformateur, la RDC ne jouit pas toujours d’une position reluisante. En juin dernier, l’Agence nationale de promotion des investissements (Anapi) n’a pas hésité de fustiger la non-prise en compte des progrès accomplis par le pays dans les rapports Doing Business. À cette date, la RDC a présenté à la Banque mondiale (BM) cinq réformes majeures en vue de l’amélioration de son classement dans les indicateurs suivants : création d’entreprise, permis de construire, déclaration et paiement unique des impôts, cotisations sociales, contributions patronales et commerce transfrontalier. Un pays comme le Kenya (92e rang mondial) par exemple, avec ses 5 réformes, est reconduit à la deuxième place du top 10 des pays réformateurs. Par contre, d’autres comme la Côte d’Ivoire, la Mauritanie et le Rwanda, avec une moyenne de quatre réformes pour chaque pays, ont figuré également dans ce classement africain restreint. Mais pour la RDC, ces réformes plutôt bien documentées n’ont pas suffi à booster son classement, toujours à la 184e place au niveau mondial. En Afrique, la RDC vient à la dernière place sur les 48 économies évaluées. À cela, il faut ajouter que le pays est sorti du top dix des pays les plus réformateurs du monde. Il est inutile de rappeler qu'il figurait récemment encore parmi les pays africains ayant enregistré la plus forte progression dans le Doing Business 2016. Par rapport aux autres éditions, le Doing Business 2017 est loin de rendre les autorités congolaises enthousiastes. Certains experts en profitent pour relancer une fois encore le débat sur la nécessité d’un classement africain émanant des institutions de la région comme la Banque africaine de développement. En cette période de pression politique, un classement favorable pour la RDC aurait permis de montrer que le pays fonctionne en dépit d’un processus politique plutôt agité. Or, pour les lecteurs du classement de la BM, affirme un analyste, la RDC continue à stagner et recule même au moment où l’Afrique devient un enjeu majeur dans le monde. Un autre débat vient s'y greffer, celui de l’application réelle de toutes les réformes par le pays. Il persiste toujours un fossé entre ce qui est dit et ce qui est fait sur le terrain, comme l'attestent d'ailleurs les réponses des enquêtés dans le dernier rapport. En s'inspirant d'ailleurs des conclusions des différents forums qui se tiennent à Kinshasa, le secteur privé continue de se plaindre des contraintes majeures : difficile accès au financement, pas d’accompagnement de l’État, pratiques abusives de l’administration et faible niveau d’employabilité de la main d’œuvre. En d’autres termes, les problèmes liés aux infrastructures, à l’accès à l’électricité et même à la pression fiscale où le gouvernement semble avoir concentré ses efforts en 2015 viennent bien après sur la liste des priorités des milieux des affaires. Pour rappel, l’objectif du Doing Business est d’encourager l’esprit d’entreprise dans les pays à revenu faible et moyen. Laurent Essolomwa Notification:Non |