Banque mondiale : investir davantage dans l’agriculture pour développer l’économie rurale au CongoSamedi 1 Octobre 2016 - 14:55 Un dernier rapport de la Banque mondiale sur les perspectives économiques de l’Afrique indique que le taux de croissance étant à 3% en 2015, devrait continuer de baisser à 1,6 % fin 2016. L’«Africa’s Pulse », une analyse semestrielle des enjeux économiques de l’Afrique produite par la Banque mondiale, a été présentée le 29 septembre au siège de l’institution financière, à Washington. Un évènement auquel des journalistes congolais ont participé en direct, grâce à une vidéo-conférence animée par Albert Zeufack, économiste en chef pour la région Afrique de la Banque mondiale et Punam Chuhan-Pole, économiste principale de la région Afrique auprès de la même institution. D’après les auteurs du rapport Africa’s Pulse, les pays africains dépendants des revenus pétroliers doivent « impérativement » diversifier leur économie, en améliorant notamment leur productivité agricole. En effet, insistent les experts de la Banque mondiale, ceux-ci devraient miser sur l’optimisation des intrants agricoles et l’adoption de nouvelles techniques. « Il s’agit d’améliorer la productivité des petits exploitants agricoles pour augmenter les revenus des populations rurales notamment ceux des femmes, réduire la pauvreté… », a déclaré Punam Chuhan-Pole, auteur du rapport. Outre la réforme du secteur agricole, l’auteur du rapport Africa’s Pulse invite le gouvernement congolais à procéder à des ajustements pour réduire les déficits budgétaires et extérieurs afin de mieux résister aux chocs économiques. « Pour améliorer leurs perspectives de croissance à moyen terme, les pays africains devront également réorienter leur politique macroéconomique et accélérer les réformes structurelles », a estimé Punam Chuhan-Pole. L’Etat congolais devrait maîtriser la consommation publique et l’accompagner d’un déficit budgétaire conséquent d’environ 10,5 % du PIB en raison de la baisse des recettes. Pour financer ce déficit, il devra émettre de la dette, puiser dans ses dépôts ou emprunter auprès de la BEAC, estime la Banque mondiale. La décision des pays producteurs de pétrole (Opep) de réduire la production de l’or noir a été bien accueillie. Cependant, « les cours des matières premières devraient rester bien en deçà des niveaux records enregistrés entre 2011 et 2014, du fait d’une reprise mondiale fragile ». « Il ressort de notre analyse que les pays qui s’en sortent le mieux sont également ceux qui disposent d’un cadre de gestion macroéconomique plus solide et d’une réglementation plus favorable aux activités commerciales. Leurs exportations sont aussi plus diversifiées et leurs institutions plus efficaces », a fait savoir Albert Zeufack. Des pays comme l’Éthiopie, le Rwanda et la Tanzanie maintiennent leurs taux de croissance à 6 %. Quant aux Sénégal et Côte d’Ivoire, ils figurent parmi les économies les plus performantes du continent.
Fiacre Kombo Légendes et crédits photo :Punam Chuhan-Pole lors de la présentation rapport Africa's Pulse Notification:Non |