Énergie : « Le jour de la dette écologique »

Samedi 17 Septembre 2016 - 18:25

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Depuis quelques années, l’humanité a basculé du côté obscur. Pour cause : nous vivons au-delà de nos moyens environnementaux. Désormais, l’humanité vit à crédit.

Quel est donc le niveau de la dette écologique à ce jour ? Chaque année, la New economics fondation calcule la date à laquelle la consommation des ressources par l’humanité dépasse la capacité de renouvellement de la planète. Cette date intervient chaque année de plus en plus tôt, ce qui signifie que les ressources disponibles pour une année sont consommées de plus en plus vite. Dépassée cette date, on est en situation d’épuisement des réserves.

Cette date anniversaire a été baptisée « Jour de la dette écologique » ou Jour du dépassement ». En 1987, l'humanité était passée dans le rouge le 19 décembre. En 1995, cette date était intervenue le 21 novembre. Pendant l’année 2008, l’humanité a basculé du côté obscur le 9 octobre et le 27 septembre en 2011. Le 8 août, était déjà pour la terre « le jour du dépassement » de ses capacités à renouveler les ressources consommées par l’homme en 2016. « Nous vivons en ce moment écologiquement à découvert », estime les scientifiques.

Historiquement, le concept de dette écologique a été conçu dans les années 1980 comme contre-partie à la dette financière des pays latino-américains. Quoique l’on fasse, il est impossible de rembourser cette dette en permettant aux pays pauvres d’émettre beaucoup plus de CO2 dans l’avenir. Les pays sous-développés ne peuvent reproduire la même erreur que l’Occident puisqu’il y aurait alors certitude d’un emballement climatique.

Pour le capital naturel, le créancier est donc la Terre, ou la biosphère ou la nature. D’où une dette écologique des humains envers la Terre. Le fait par exemple de pêcher une espèce de poisson plus que ce qui permet son renouvellement est bien un découvert vis-à-vis des richesses de la mer. Ce découvert, on est normalement obligé de l’acquitter, par exemple, en fixant un moratoire sur la pêche, sinon nos successeurs seront appauvris. Bien qu'il y ait des pistes de solution, l’humanité ne peut rendre les richesses non renouvelables telles que les barils de pétrole, les tonnes de charbon ou les possibilités de recyclage naturel du CO2.

Selon les scientifiques, « la dette écologique est différente d’une dette financière. C’est l’affaiblissement de notre capital naturel. Cette perte est irrémédiable quand il s’agit de ressources non renouvelables comme le pétrole, le gaz, ou l’uranium. Elle sera très douloureuse à rembourser quand le système climatique sera déréglé. Il n’y a là rien de réjouissant, mais tant que les dirigeants feront croire aux peuples que « demain ça ira mieux », avec un peu plus de croissance économique, la situation ne pourra qu’empirer. S’il n’y a pas décroissance voulue et partagée, il y aura dépression économique subie par les exclus ».

Josiane Mambou Loukoula

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