Publicité et communication : un chiffre d’affaires estimé à plus de cinquante millions de dollars

Lundi 22 Août 2016 - 16:17

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Au niveau formel, le secteur sous ces différentes formes compte environ soixante agences regroupées au sein d’un Comité professionnel des PME de la publicité et de la communication affilié à la Fédération des entreprises du Congo (FEC). Ces dernières années, la professionnalisation du secteur a connu une nette accélération, avec une intervention plus accrue des cabinets d'étude et de sondage. La seule fausse note est la législation nationale incapable de protéger suffisamment les investissements locaux.

Même si l’informel continue de gagner du terrain, le secteur de la publicité et de la communication en RDC s’est bien professionnalisé ces dernières années, à en juger par l'amélioration constante des supports publicitaires et du mobilier urbain. Il s'agit désormais d'un secteur qui participe à la modernisation de la capitale, Kinshasa, et d'autres villes du pays. Au-delà, sa progression s’est accompagnée de la création d’emplois malgré l’absence d’une véritable politique nationale d'encouragement et d'encadrement des PME congolaises. En effet, élargissant l'observation à l'échelle nationale, les experts rappellent que les entrepreneurs locaux ont investi plus de dix millions de dollars américains entre 2013 et 2015 dans différents secteurs de l’activité économique. C'est la preuve d’un véritable esprit d’initiative qui ne demande qu’à se développer pour booster l’économie congolaise. Selon eux, il est indispensable d'améliorer la législation nationale en la matière et de multiplier les forums de discussion pour mieux organiser et vulgariser les métiers de la publicité et de la communication en RDC. Beaucoup d’intervenants contactés par la rédaction ont même souhaité l’organisation prochaine d’une table ronde pour arriver à bien clarifier les rôles des uns et des autres.

Théoriquement, les agences représentent l’interface entre les médias et les annonceurs. Par ailleurs, elles tirent leurs revenus de cette principale mission. Mais, dans la pratique congolaise, les annonceurs constitués principalement des sociétés de téléphonie mobile, des brasseries, des banques, des importateurs de produits de consommation, des fabricants cosmétiques, des concessionnaires automobiles et, dans une moindre mesure, des pétroliers et des institutions de la République préfèrent contacter directement les médias à cette fin. L’arrivée massive des PME d’envergure internationale dans ce secteur met en exergue les limites de la législation actuelle qui ne protège pas suffisamment les nationaux. Il est impérieux de mieux organiser le secteur pour arriver, par exemple, à combattre plus efficacement l’informel. Avec le fulgurant développement du secteur, il se dessine déjà des défis urgents à relever pour mieux le faire participer au développement de l'économie congolaise. Il faut arriver à marquer des points dans les domaines aussi stratégiques que la formation, les équipements et les technologies. L’autre priorité est la mise en œuvre d’une loi qui protège réellement les agences nationales et définit clairement les interventions des différents acteurs du secteur. Une certaine opinion voit de bon œil la création d’une mercuriale pour standardiser les prix et empêcher la concurrence déloyale. Avec une meilleure collaboration entre la corporation et les services publics, le pays pourrait davantage moderniser ses structures publicitaires pour les adapter au standing des grandes métropoles du continent africain.

Quand les cabinets spécialisés s’y mêlent !

Récemment, le cabinet d’étude Target a publié la quatrième édition de sa publication sur les personnalités préférées à Kinshasa dans les domaines aussi divers que la musique, les sports, le théâtre, le cinéma, les médias et la publicité. Leur point commun tient de la capacité de chaque personnalité à exercer une forte influence sur les Kinois. L’échantillon est constitué de 1000 personnes âgées de 12 à 50 ans (500 hommes et 500 femmes) selon la méthode des quotas par âge, sexe et lieu de résidence. Les enquêteurs ont utilisé l’interview face à face à l’aide d’un questionnaire électronique. L’étude a été réalisée entre le 7 et 10 juillet 2016 à Kinshasa. Parlons à présent des résultats globaux. Le cabinet Target a fait remarquer que les personnalités congolaises continuent à séduire le public kinois dans la quasi-totalité des domaines enquêtés. Concrètement, au sommet du classement, l’on retrouve Fally Ipupa (musique), Lionel Messi et Cristiano Ronaldo (sports), Papy Mboma (médias) et Fiston Sai-Sai (publicité, théâtre et cinéma). L’analyse révèle donc une nette prédominance étrangère dans les sports. Comme l’explique Target, cette étude permet aux annonceurs de faire un meilleur choix sur les personnes pouvant facilement attirer l’attention de leur public-cible pour véhiculer leurs messages. Nous y reviendrons.

Laurent Essolomwa

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