Mohamed Ali : « ne l’enterrons pas si vite ! »Vendredi 10 Juin 2016 - 22:27 Certes les obsèques musulmanes de Mohamed Ali ont été organisées du 9 au 10 juin à la Louisville devant des milliers de personnes, dont de nombreux musulmans venus du monde entier. Mais, au-delà de ce rite funéraire, le mythe Ali, le plus grand boxeur de tous les temps demeure dans les mémoires. De son nom de musulman, Muhammad Ali. Avec lui, c’était une vie de combats. Au terme de luttes acharnées, une série de victoires mémorables remportées par ce « négro-affranchi », droit dans les belles allures de sa forte personnalité. Alors que nous sommes en 1964, curieux de comprendre l’origine du peuple noir, il se rend en Egypte après sa victoire face à Sonny Liston. La même année, il renonce à son patronyme Cassius Clay, « un nom d’esclave », dira-t-il. C’est cela Mohamed Ali. Un signal fort de sa grande détermination pour la cause noire. Une cause conclue, sous les yeux du monde entier, en 1996, alors qu’il portait le dernier la Flamme Olympique à Atlanta, ville de naissance de Martin Luther King. Il avait pour lui : la stature, l’éloquence, la force de vaincre ses adversaires, tant sur le ring que sur le tapis vert. Habile, Ali était le virtuose de la boxe capable de décrire, avant le combat, son déroulement, jusqu’à prédire à quel round y mettre un terme et, mieux encore, à quelle vitesse d’exécution de la chorégraphie de son jeu de jambes, harmonisée par des pas d’une danse déstabilisatrice, pour le plus grand bonheur d’un public conquis. Etincelant, il apportait la lumière à ses frères afro-américains : un apport démonstratif du pédagogue pour reconnaître leurs racines. A l’Amérique blanche, il a révélé l’existence de l’Afrique lors de son combat du siècle à Kinshasa. Avec lui, cet été 74, outre la présence de sa mère Odessa Clay, plusieurs illustres personnages comme James Brown, Johny Pacheco avaient effectué le déplacement au zaïre. Aux Noirs, il a appris que leur histoire ne se limitait pas aux champs de coton. Eternel séducteur, il s’est marié quatre fois et a été le père de neuf enfants : Maryum, Mia, Khaliah, Jamillah, Rasheda, Muhammad Ali Jr., Hana, Laila et Amin. Parmi ses enfants, l’aîné, Muhammad Ali Jr., tenta de suivre les traces de son père sur le ring mais dût renoncer face au refus de ce dernier. « Je ne veux pas que tu me ressembles, je veux que tu sois le meilleur ! » lui opposait Ali. Laila eut plus de chance d’imiter son père. Elle osa monter sur les rings. Elle disputa 24 combats, tous victorieux, entre 1999 et 2007. Hana hérita, quant à elle, de son goût pour les mots, devint poète. Mohamed Ali en quatre dates 1964 : Liston-Clay, le 25 février, il devint champion du monde des lourds en battant, à 22 ans, contre toute attente, Sonny Liston. 1971 : le 8 mars, après 3 ans d’absence, Ali perd logiquement aux points devant Joe Frazier. 1974 : le 28 janvier, Ali bat Frazier. La même année, le 30 octobre, devant 60 000 personnes à kinshasa, Ali reprend, 10 ans après, sa ceinture mondiale à George Foreman au 8ème round. 1975 : le 1er octobre, combat contre Joe Frazier gagné par Ali au 15ème round par abandon de son farouche adversaire. Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :Ali, "the Greatest"; Crédits photo: AFP Notification:Non |