Mohamed Ali : une Italienne se souvient

Comme beaucoup d’autres pays, l’Italie a aussi  eu son flot d’évocations de la mémoire de Mohamed Ali, le grand champion de boxe de tous les temps, que les Etats-Unis portent en terre. A Rome, the Greatest (le plus grand) était adulé, même si parfois les journaux s’échinent à l’éreinter par des broutilles ridicules au vu de l’immensité de l’homme.

Ainsi, parmi d’autres évocations louangeuses, il y en a une qui a particulièrement attiré l’attention mercredi. Ne serait-ce que par le lieu par où elle est apparue : l’université de Cagliari, en Sardaigne. C’est une jeune chercheuse de cet établissement, Susanna Barsotti, qui rappelle dans quelles circonstances elle fit la connaissance du grand champion. C’était en 1974… à Maluku, à Kinshasa.

Peu avant son combat historique contre George Foreman, Mohamed Ali fut invité par la colonie des Italiens de Kinshasa à partager un repas. Susanna Barsotti et ses parents s’y trouvaient. Elle avait 3 ans quand  Mohamed Ali l'a mise sur ses genoux et se mit à jouer avec elle. La petite fille esquissa quelques coups de poing qu’Ali feignit d’encaisser dans la douleur. Tout le monde riait autour de la table.

Et personne ne se serait souvenu de cette petite Italienne à qui Mohamed Ali offrit  des gants de boxe en souvenir. Un petit film de la scène circule actuellement dans les rédactions des chaînes de télévision italiennes. Au Cameroun, on a coutume de demander, lorsqu’on veut exalter la grandeur de quelqu’un : « est-ce qu’un grand est un petit ? ». Au vu du souvenir laissé par Ali lors de son passage à Kinshasa en octobre 1974, on peut affirmer que jamais un grand n’est autant grand que quand il se fait petit.