Mohamed Ali s’est éteint au 74ème round

Dimanche 5 Juin 2016 - 21:53

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Le 30 octobre 1974 à Kinshasa ? Pour bon nombre de fanatiques de la boxe, c’était le soir où toute l’Afrique scandait « Ali boma yé ! ». Les deux Congo s’en souviennent et pleurent le légendaire boxeur mort à l’âge de 74 ans.

Mohamed Ali dans la liesse populaire de Kinshasa en 1974

« Boma yé ! » en lingala, « Tue-le », scandaient les spectateurs du combat organisé, un combat historique entre Mohamed Ali et son compatriote George Foreman au stade Tata Raphaël à Kinshasa. Dans la nuit de vendredi 3 à samedi 4 juin, le vainqueur du combat du siècle organisé par Mobutu Sese Seko, chef de l’Etat du Zaïre à cette époque, s’est retiré, pour la première fois vaincu, du ring terrestre à Phoenix, dans l’Etat Arizona aux Etats-Unis, après trente-deux pénibles années passées à se battre à mains nues contre le spectre de la maladie de Parkinson.

Pour nombre d’Africains, Mohamed Ali, qui les avait nimbés de fierté en venant reconquérir son titre de champion du monde sur leur continent, avait acquis à jamais dans leur cœur son rang d’idole. A leurs yeux, il était le plus grand boxeur que cette discipline ait connu. Tant par son élégance, sa beauté, sa technique où il piquait comme une abeille, ses qualités n'ont cessé de fasciner, y compris ses détracteurs qui lui concédaient volontiers son légendaire talent.

Arrivé à Kinshasa, il confiait être chez lui sur les terres de ses ancêtres. Tout l’été, il effectuait de longs footing le long du fleuve Congo afin de parfaire son endurance, clé du combat. Les Africains se retrouvaient dans cette marque d’appartenance commune. Il était l’Afro-Américain type pour nombre d’Africains dont le continent est fier. Leur héros Cassius Clay devenu Mohamed Ali était un porte-voix comme l'avait été Malcolm Little devenu Malcolm X, auquel il était très lié.

Il osait dire haut et fort ce que beaucoup de noirs pensaient, mais ne pouvaient ou ne savaient pas dire. Mohamed Ali ne s'excusait pas d'exister, de parler fort ou de défendre ses frères Noirs. Bien au contraire, dans sa posture établie de champion, il ne s'excusait pas d'être le champion, il s’imposait de façon tonitruante, de sorte à ne laisser personne indifférent.

C’était en 74 que ceux auxquels il avait rendu leur fierté scandaient « Ali boma yé ! ». C’est à l’âge de 74 ans que le champion tant aimé tire sa révérence. Une concordance de chiffres dont on aurait préféré ne pas avoir à faire le triste constat, comme la mauvaise chute d’une incroyable aventure humaine. 

Combat du 30 octobre 1974 à Kinshasa entre Mohamed Ali contre George Foreman

Ilitialement prévu le 24 septembre 1974.

Mohamed Ali met KO George Foreman au 8ème round

 

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Mohamed Ali dans la liesse populaire de Kinshasa en 1974 Crédit photo : Sans

Notification: 

Non