Activités minières : l’État congolais n'est pas indifférent à la percée chinoise

Samedi 4 Juin 2016 - 16:42

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Bientôt le contrôle tant de la production que de la commercialisation des produits miniers marchands, notamment du cobalt et du cuivre, dans l’ancienne Katanga sera entre les mains des opérateurs chinois. Même si la question préoccupe au regard des implications politico-économico-sociales possibles, les autorités congolaises veulent préserver l’utile au politiquement correct.

 Le défi que s’assigne la RDC pour les prochaines années est « d’amener le secteur minier, avec ou sans le contrôle des sociétés chinoises, à participer au développement du pays et à l’éclosion de la classe moyenne », a insisté le ministre des Mines, Martin Kabwelulu, dans une interview accordée à nos confrères de l’Agence Ecofin. Pour autant, le ministère des Mines rappelle l’intérêt porté à tous les investissements étrangers qui participent effectivement à promouvoir le respect mutuel et la création de valeur. « Dans le monde d’aujourd’hui, ces considérations sont tout à fait appréciables », a poursuivi le ministre.

Autre dossier brûlant, le retrait unilatéral de l’actionnaire de référence de Tenke Fungurume Mining (TFM), le premier producteur de cuivre de la RDC. D’emblée, l’État congolais a jugé la communication « insatisfaisante ». La décision prise depuis l’étranger change le contrôle de TFM. C’est par les médias que le gouvernement affirme avoir appris cette transaction s’élevant à près de 3 milliards de dollars américains USD et portant sur trois actifs avec des sous-jacents en RDC. Mais il y a également un problème de fond. « Un projet comme celui de TFM est le fruit de longues négociations dans lesquelles les partenaires étrangers demandent de gros efforts à l’État pour pouvoir lever les financements nécessaires et satisfaire leurs propres objectifs de rentabilité. C’est une évidence que les objectifs et attentes côtés américains peuvent être différents de ceux des investisseurs d’autres régions du monde ».

Il est clair que les points d’équilibre dégagés hier ne seront pas forcément les mêmes maintenant que Freeport a « imposé sans concertation un nouvel actionnaire de référence à l’État congolais ». L’option prise par le gouvernement est d’en savoir plus, même si le premier contact ne l’a pas rassuré. Il se réserve donc le droit d’en tirer toutes les conclusions possibles le cas échéant. La crainte est surtout que l’État et la Gécamines deviennent impuissants devant les autres actionnaires qui réussiront ainsi à s’approprier 80 % de TFM par l’achat des droits de Lundin. « Cela n’est pas concevable. Nous avons besoin de regarder cela de près ». Entre-temps, l’État congolais a mis à contribution les régies financières pour savoir s’il n’est pas en droit de réclamer quelque chose à Freeport. Pour l’heure, le dossier concerne les partenaires actuels, en l’occurrence Freeport, Lundin et Gécamines.

Laurent Essolomwa

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