Zone CEMAC : le Gabon émet un emprunt obligataire de 98 milliards Fcfa

Lundi 30 Mai 2016 - 11:11

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Après deux premières éditions réussies, la République gabonaise a émis, le 26 mai, au niveau du Congo, son troisième emprunt obligataire par appel public à l’épargne sur le marché financier sous-régional, pour un montant de 98 milliards Fcfa. Les fonds à lever, permettront au pays de financer plusieurs projets socio-économiques d’intérêt public, dans les villes de Libreville, Franceville, Port-Gentil, Oyem et Bitam.

Plusieurs investisseurs institutionnels et autres individualités établis au Congo, ont répondu présents au lancement de cet emprunt obligataire, patronné par le directeur général de la dette, Thierry Minko. Il s’agit d’une stratégie d’endettement 2016-2018, que le Gabon a mise en œuvre pour mobiliser des fonds et financer un certain nombre de projets structurants, conformément à sa vision de devenir pays émergent sous peu.

Pour ce troisième emprunt obligataire, dont les souscriptions sont prévues du 1er au 7 juin, au total 98 milliards Fcfa seront collectés sur l’ensemble des trois pays ciblés : Le Congo, la Guinée Equatoriale et le Gabon, pays émetteur. La créance sera remboursée progressivement jusqu’en 20121, avec un taux d’intérêt nominal annuel de 6,50%. Les 98 milliards à lever serviront à l’amélioration des infrastructures déjà existantes, mais aussi de créer d’autres, conformément au plan stratégique Gabon émergent.

Les travaux à effectuer concernent l’aménagement urbain, notamment l’assainissement des bassins versants à Libreville et Port Gentil ; la sécurisation des réseaux électriques et de télécommunications de Libreville ; Franceville, Oyem et Port Gentil. Parmi ces projets, il faut noter aussi la construction et l’élargissement de certaines routes dans les villes dans ces quatre villes ; le renforcement de la desserte en eau potable ; la réhabilitation des établissements sanitaires ainsi que la construction d’un certain nombre d’infrastructures prévues dans le cadre des préparatifs de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN).

L’emprunt sera remboursé par le débit du compte séquestre appelé « Compte séquestre-Gabon emprunt obligataire régional 2016 », ouvert à cet effet, auprès de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). « Nous avons ciblé le Congo du fait de sa stabilité politique et de son dynamisme économique. Nous pensons donc qu’ici au Congo, il y a des investisseurs sûrs qui peuvent acheter les titres.

La dernière émission, nous avions enregistré de très bons résultats, car sur les 80 milliards Fcfa que nous avons émis les titres sur l’ensemble de ces pays, nous avons encaissé en tout 84 milliards Fcfa, avec une part importante venant du Congo », s’est réjoui le directeur général de la dette, Thierry Minko. Il faut dire qu’avec un produit intérieur brut (PIB) révisé de 3,3% en 2016, le Gabon affiche de perspectives économiques relativement satisfaisantes les trois prochaines années.

D’après les prévisions économiques, le Gabon affichera un PIB de 4,7% en 2017. En 2018, ce PIB s’établira à 5,8% et en 2019, elle sera de 6,1%, avec une moyenne générale entre 2017 et 2019 de 5,6%. Rappelons que selon les projections de l’équilibre des biens et services, courant 2016, l’économie gabonaise progresserait de 3,3%, tirée par le dynamisme du secteur hors pétrole, +4,9%, nonobstant la baisse estimée à -8, 0%.

Elle serait soutenue sur le plan sectoriel, par l’accroissement des activités des secteurs tertiaires avec des prévisions d’environ +4,7% et secondaire de +4,4%. Dans le secteur tertiaire par contre, la croissance sera relativement en hausse, soutenue par le secteur des transports et télécommunications avec +7,6% ; celui des services, qui s’établira lui à +3,1%.

Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

Thierry Minko, directeur général de la dette du Gabon (photo adiac)

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