Europa League : triplé historique pour le FC Séville de Steven Nzonzi

"Les supporters de Séville et le club adorent cette compétition, nous la désirons tant que nous l'avons gagné. C'est notre compétition", a assuré l'entraîneur du club, Unai Emery, après avoir remporté l'Europa League pour la troisième fois d'affilée. Aucun club n'avait réussi à devenir triple tenant du titre d'une compétition UEFA depuis le Bayern Munich, en Coupe d'Europe des Clubs champions en 1976.

Le club andalou totalise désormais cinq « petites » coupes d'Europe (2006, 2007, 2014, 2015, 2016), et Liverpool, qui avait réussi des retournements de situation épiques en demi-finale contre Villarreal (0-1, 3-0), et surtout en quarts contre Dortmund (1-1, 4-3), n'a cette fois rien pu y faire, malgré un bijou de Daniel Sturridge sur l’ouverture du score (35^e).

Les supporters des Reds, qui remplissaient beaucoup plus que la moitié du Parc Saint-Jacques de Bâle - ce qui a occasionné une petite échauffourée, vite maîtrisée, au pied de la tribune de Séville une demi-heure avant le coup d'envoi -, avaient pourtant toute confiance en leur charismatique entraîneur, Jürgen Klopp, pour renouer avec leur glorieux passé européen.

Mais le coach allemand a une nouvelle fois dû s'incliner en finale, pour la cinquième fois d'affilée, après celles perdues avec Dortmund en 2013 (Ligue des Champions), 2014 et 2015 (Coupe d'Allemagne) et celle de la Coupe de la Ligue anglaise face à Manchester City.

Kévin Gameiro, remplaçant lors des deux finales précédentes a tenu son rang : après avoir manqué d'un mètre un superbe ciseau sur un corner mal renvoyé par Emre Can (31^e), il n'a pas gâché un service en or de Mariano Ferreira en catapultant son centre dans le but de Simon Mignolet, pour ramener le double tenant du titre à égalité dès l'engagement de la seconde période (46^e). Résultat : huit buts en 9 matches d'Europa League, plus les 16 inscrits en Liga d'Espagne. Clinique.

"L'égalisation est le moment où on a perdu confiance dans notre jeu", a aussi fait observer l'entraîneur de Liverpool, Jurgen Klopp, qui a pointé le "problème de réaction" de son équipe. "Nous ne disputerons pas de compétition européenne la saison prochaine, mais on pourra mettre à profit ce temps pour nous entraîner, nous préparer."

Gameiro aurait pu doubler la mise sur un service en profondeur parfait d'Ever Banega. Mais l'Ivoirien Kolo Touré, qui a la charge de remplacer Mamadou Sakho depuis que l'international français est suspendu après un contrôle antidopage positif, a fait oublier ses 35 ans en revenant le tacler parfaitement, et plus largement en livrant un match impeccable.

Titulaire lui aussi en pointe, Daniel Sturridge a pour sa part réussi un extraordinaire extérieur du pied gauche depuis l'entrée de la surface (35^e), mais vu une tête repoussée sur la ligne par Daniel Carriço (11^e), puis une autre tentative contrée par le gardien David Soria (25^e). Le jeune Anglais, appelé, lui, pour disputer l'Euro, a aussi, et peut-être surtout, gâché un but de Dejan Lovren en faisant mine de détourner le ballon... Alors qu'il était en position de hors-jeu (39^e). C'était avant que Gameiro puis Coke, élu homme du match, ne sortent Séville de l'eau.

Titulaire, le Franco-Congolais Steven Nzonzi a vécu, comme son équipe, une première période difficile, avant de hausser son niveau de jeu. De la présence dans les airs à l'image de ses têtes pour Gameiro (32e et 60e). Un premier titre, et un beau, pour l'ancien joueur du SC Amiens, qui n'a toujours pas cédé aux avances du Congo et de la RDC, les pays de ses parents.