Business et finances : des signaux inquiétants perçus par les investisseursSamedi 30 Avril 2016 - 13:59 Se confiant à la rédaction, un analyste international a affirmé que certains investisseurs étrangers mettent à jour leurs stratégies et politiques après un début de rupture dans l’évolution plutôt satisfaisante de l’économie congolaise ces quatre dernières années. Au-delà de l’essoufflement progressif de la croissance congolaise, il y a la mesure gouvernementale suspendant temporairement la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui est au centre d’une controverse dans les milieux des affaires. Les changements ressentis actuellement dans l’environnement économique de la RDC sont pris très au sérieux par les investisseurs privés habitués à une certaine stabilité du cadre macro-économique au cours de ces dernières années. Avec un début de rupture des équilibres fondamentaux et des perspectives préoccupantes pour 2016, une année du reste électorale souvent marquée par une réticence des activités, beaucoup parmi eux s’interrogent sur l’urgence d’analyser froidement la situation afin d’y apporter des réponses entrepreneuriales appropriées. Selon lui, il y a des raisons de s'inquiéter. Dans le Katanga, plusieurs entreprises minières ont fermé leurs portes à la suite de la baisse des cours mondiaux des matières premières, occasionnant ainsi un retrait énorme des devises étrangères. "Rien qu’à cause de la chute du pétrole, la monnaie angolaise a perdu le tiers de sa valeur. Pour la RDC, petit producteur, on ne peut que s'inquiéter de la chute drastique des recettes", a indiqué l'analyste. Les perturbations du cadre macro-économique à la fin de l’année 2015 ont persisté au premier trimestre 2016, avec un taux d’inflation en février 2016 représentant le taux cumulé jusqu’à octobre de l’année 2014. Et la surchauffe du marché de change ne s’arrête pas en dépit des mesures gouvernementales. Au total, le gouvernement a arrêté 28 mesures pour agir dans plusieurs secteurs liés au développement du pays. En dépit des indicateurs macro-économiques changeants mais toujours assez robustes car la situation, qui a été favorable sur la grande partie de l’année 2015, commence à préoccuper sérieusement les entreprises d'autant plus qu'elle perdure. En effet, il faut craindre une incidence plus grave sur tous les secteurs et agrégats macro-économiques. Selon l’analyste, la suspension temporaire de la TVA est également un autre motif d'inquiétude pour les entreprises. Théoriquement, elles visent simplement à réduire la pression sur la monnaie nationale et consolider les finances publiques. "Par conséquent, cette mesure arrête jusqu’à nouvel ordre les remboursements à toutes les entreprises", a-t-il poursuivi. Certes la Banque centrale du Congo a parlé d’une mesure temporaire du gouvernement. « Les autorités craignent que les entreprises bénéficiaires des remboursements de la TVA fassent des transactions sur le marché qui risqueraient d’augmenter la pression sur le franc congolais ». Pour lui, les sociétés minières seront les plus pénalisées. «Le gouvernement a connu déjà un retard sur le paiement des remboursements de TVA en faveur de nombreuses entreprises, en particulier dans l’industrie minière ». En analysant les perspectives d’avenir, il se dit inquiet. « Il y a un signal clair d’une situation grave des finances publiques en dépit d’indicateurs macro-économiques positifs continus. Plusieurs paramètres doivent être pris en compte : instabilité du cadre macro-économique, chute des principales exportations au cours des douze derniers mois (effondrement des prix du cuivre, du pétrole et d’autres principales exportations), réduction des recettes, déficit du taux d’exécution déjà cette année du trésor public, baisse des réserves, etc. ». À cela, il faut ajouter un important stock d’arriérés de la TVA à rembourser. Entre-temps, le débat est lancé sur le maintien ou non d’une TVA en RDC. « C’est la meilleure formule pour sa capacité à agir sur un large spectre. Mais il se pose un vrai problème sur les modalités de la TVA en RDC. L’État a gagné beaucoup d’argent grâce à la TVA mais il a accumulé aussi d'importants arriérés. On parle de plus de 10 millions de dollars US à rembourser à une société évoluant dans le secteur de la cimenterie ». Laurent Essolomwa Notification:Non |