Secteur financier : près de 60 % des crédits accordés directement au commerce

Curieusement, le secteur agricole s'en est tiré avec le moins de crédit des banques, soit moins de 2% seulement. En tout cas, il vient en dernière position confirmant ainsi l'absence de confiance manifeste des banques pour un secteur qui devrait constituer, dans l'entendement du gouvernement congolais, le pilier de la diversification de l'économie congolaise. Selon une source bancaire, cette situation s'explique par le fait que les banques sont plus à l'aise à intervenir après la phase de production, lorsque l'entreprise s'apprête à entrer dans la phase de commercialisation des produits agricoles. Avec le délai généralement court de remboursement des crédits, le risque est beaucoup moins important. 

Au-delà, il y a une autre information intéressante. En effet, comme dans certains pays de la sous-région dont l'Angola, il y a désormais un nouvel acteur qui a connu une véritable montée en puissance ces dernières années. Il s'agit de la micro, petite et moyenne entreprise (MPME). La prise en considération de ce segment stratégique pour les gouvernements africains a permis notamment de le faire accéder au crédit bancaire. Selon les statistiques encore provisoires, on apprend que l'encours de crédit octroyé représenterait 271 millions de dollars US et l'épargne se situerait à 441 milions de dollars US. Enfin, le financement en faveur des MPME vient pour au moins 80% des institutions mutualistes ou Coopec. 

Le secteur bancaire congolais comprend actuellement 18 banques commerciales. On est passé de 2011 à 2014 des dépôts de 1,7 milliard à 2,6 milliards de dollars US et des crédits de 1,9 milliard à 3,4 milliards de dollars US au cours de la même période. Entre 2013 et 2014, on a enregistré une croissance de 24 % d'encours des dépôts et de 20 % d'encours des crédits. Entre 2012 et 2013, la croissance des dépôts et des crédits était respectivement de 5 % et 18 %. La dynamique des dépôts et des crédits s'est nettement accélérée en fonction de plusieurs paramètres dont la stabilité politique, la conquête plus agressive des parts de marché par les banques et le changement de la réglementation de change et du coefficient de la réserve obligatoire par la Banque centrale du Congo.