Journée nationale de l’arbre : un jardin créé devant l’hôpital de Mfilou à Brazzaville

Mercredi 6 Novembre 2013 - 17:30

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À l’occasion de cette journée célébrée chaque année le 6 novembre, un terrain d’environ deux hectares, situé en face de l’hôpital de l’amitié sino-congolaise dans Mfilou, le 7e arrondissement de Brazzaville, a été aménagé en vue de fournir aux populations avoisinantes, un site à l'air pur et dans un cadre de vie sain 

Près de 800 plants de l’espèce Terminalia mentallis, une variété d’eucalyptus, ont été plantés avec un écart de 5mx5m chacune, soit une densité de 400 plants par hectare. Une opération conduite respectivement par le président de l’Assemblée nationale, Justin Koumba, représentant le président de la République, et le ministre de l’Économie forestière, Henri Djombo. « En dehors des produits médicaux que le malade prend pour guérir, il est important qu’il complète ces médicaments en respirant un air naturel. En outre, quand cette forêt grandira, l’hôpital et les quartiers environnants seront bien alimentés. Car la forêt de la Patte d’oie ne peut pas à elle seule, fournir de l’oxygène pour toute la population avoisinante », a déclaré le chef de service de la Sylviculture au ministère de l’Économie forestière, Léon Joseph Samba.

Pour ce dernier, le jardin bénéficiera d’un suivi régulier de la part des responsables, notamment l’hôpital, l’arrondissement concerné et ceux de l’administration forestière.

Notons par ailleurs que le terrain a été dessouché et préparé en amont par les commissions techniques de la mairie centrale et du Programme national d’afforestation et de reboisement (Pronar). Les plantes utilisées proviennent en revanche des pépinières des Services nationaux de reboisement (SNR) de Kintélé et de Brazzaville.

L'importance et la durabilité des emplois verts mises en relief

La 27e édition de la Journée nationale de l’arbre est placée sous le thème du reboisement, un moteur pour l’émergence de l’économie verte au Congo. Ainsi, ce thème choisi met en relief l’importance des emplois verts et leur durabilité que génèrent le secteur forestier, en général, et les activités de boisement et de reboisement. Malgré l’importance du couvert forestier national qui représente 67% du territoire et sa richesse en biodiversité, le reboisement et le boisement constituent une niche d’activités variées et d’emplois décents et peut servir de moteur à l’émergence de l’économie verte en République du Congo.

Les plantations forestières constituent une opportunité pour la production du bois d'énergie, d’industrie et de service ; la diversification industrielle et économique ; l’amélioration des revenus en milieu rural ; la fertilisation des sols ; la stabilisation des bassins versants ; et l’augmentation de la capacité de la séquestration du carbone, comme un moyen efficace de lutte contre le changement climatique. Par conséquent, la Journée nationale de l’arbre représente une occasion de sensibilisation et de conscientisation des populations sur le rôle de l’arbre et de la forêt dans la vie et sur la nécessité de préserver le patrimoine vert.

Le ministre de l’Économie forestière du Congo a saisi cette opportunité en s’adressant aux populations de la commune de Pointe-Noire et des localités environnantes, de prendre conscience de l’intérêt économique, social et écologique que revêtent les plantations forestières des plaines du Kouilou. « La destruction de ces plantations, pour les besoins d’habitations et du fait de la production illégale du charbon de bois, sape les efforts déployés par notre pays. Le gouvernement a entrepris de reconquérir et de mettre à nouveau en valeur les zones déboisées et anarchiquement occupées par les citoyens inciviques », a déclaré Henri Djombo.

17.000 hectares de forêts détruits en une année

En effet, chaque citoyen congolais est appelé à planter un arbre d’essence forestière ou fruitière, conformément aux dispositions de la loi 20/96 du 15 avril 1996 modifiée. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ 17.000 hectares de forêts sont détruits chaque année au Congo. Ce phénomène est dû au défrichement occasionné par l’agriculture itinérante sur brûlis, la récolte du bois de chauffe, la production du charbon et les incendies de forêts. Les galeries forestières et les petits massifs forestiers sont les plus menacés de déforestation.

Toutefois, au Congo, le Pronar qui a été lancé en 2011, se place comme une réponse à cette déforestation. Il concerne la mise en place dans la décennie 2011-2021, d’un million d’hectares de plantations. Les collectivités et communautés locales, les associations et les organisations non gouvernementales ainsi que les personnes physiques sont invitées à saisir cette opportunité pour développer des programmes de boisement et créer ainsi des plantations à usages multiples. La coordination du Pronar et le SNR ont pris des dispositions nécessaires pour les accompagner, à travers la formation et la fourniture des plants et des instruments aratoires. 

Nancy France Loutoumba et Lopelle Mboussa Gassia

Légendes et crédits photo : 

Justin Koumba plante un arbre à l'occasion de la Journée nationale de l'arbre.©Adiac