Finances publiques : 2015, une année caractérisée par des fortes pressions budgétaires

Dimanche 3 Janvier 2016 - 15:46

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Touchée profondément par la chute du baril de pétrole, l’économie congolaise a connu quelques déboires marqués par un déficit du budget de l’Etat 2015, 2.715.066.000.000 FCFA contre 3.639.834.000.000 FCFA prévu initialement.

En dépit  de la forte récession des cours de pétrole constatée les douze derniers mois, le Congo a résisté au choc avec à la clé la poursuite des projets dits prioritaires, nécessaires pour asseoir le développement et maintenir la croissance annuelle à long terme (2015-2020).

 Dans cette situation, le gouvernement s’est efforcé à la règle d’organiser, tant bien que mal, les grands événements parmi lesquels les 11èmes Jeux Africains, un grand rendez-vous de la jeunesse africaine dont les échos ont retenti au niveau continental et même international, et l’organisation des festivités, en août de la même année, du 55ème anniversaire de l’indépendance du pays à Ouesso couplées au programme de la municipalisation accélérée.

Ces deux grands événements qui ont nécessité tant de sacrifices, sur le plan financier ont été, toujours dans une situation tendue des finances, complétée par la modernisation et la construction, aussi bien dans les principales villes qu’à l’intérieur, des infrastructures qui se fixent comme objectifs d’offrir, dans les années à venir, un cadre idéal aux populations et faciliter des meilleures transactions avec l’extérieur.

Ainsi, la poursuite des travaux de construction des hôpitaux généraux dans tous les chefs-lieux du pays, les travaux du barrage de Liouesso et la mise en œuvre de plusieurs autres infrastructures d’intégration sous régionale témoignent de la volonté de l’Etat, à travers le gouvernement, d’avancer dans le développement du Congo en vue de relever le défi de la modernisation, gage de la marche vers l’émergence escomptée à l’horizon 2025.   

Par ailleurs, l’année 2016 étant déclarée aussi difficile que la précédente, sur le plan économique et financier, au regard de la conjoncture du pétrole qui oblige, comme en 2015, un rééquilibrage du budget adopté à  la somme de 3.779.384 millions FCFA par le Parlement, le Congo est ainsi appelé à faire face à de nouveaux défis pour garantir le bien-être social de ses 4 millions d’habitants par des politiques de gestion dynamique, coercitives et rigoureuses de ses ressources financières.

Résister à la conjoncture pour maintenir le cap

« L’économie congolaise s’est bien comportée en 2015 aux plans de la production, des finances publiques, monétaires et du commerce », estimait le ministre délégué au Plan et à l’intégration, Léon Raphaël Mokoko, lors du comité monétaire de la BEAC (Banque des Etats d’Afrique Centrale) tenu le 16 novembre dernier.

Les perspectives à court et moyen terme seront, selon toute vraisemblance, tributaires de l’évolution du secteur pétrolier dont les signaux pour le Congo présagent une lueur d’espoir avec la mise en production du projet Moho Nord bis, en attendant un rebondissement du prix du baril espéré les deux prochaines années (2016-2017).

Seulement, alertent le Fonds mondial international et certains spécialistes de l’économie, la croissance non pétrolière devrait s’accélérer au fur et à mesure que les initiatives propres à améliorer le climat des affaires porteront leurs fruits et que l’achèvement des projets d’investissement publics réduira les goulots d'étranglement qui peuvent anéantir ces efforts.

La fermeté des prix du pétrole et l’application de politiques prudentes continueront à consolider la position du Congo à mesure que les engagements extérieurs diminueront et que les avoirs officiels externes bruts atteindront un seuil considérable dans le produit intérieur brut du Congo.

Par ailleurs, une analyse de la viabilité de la dette montre que le Congo présente aujourd’hui un risque de surendettement (36% selon des sources), ce qui pourrait rendre, si l’on n’y prend garde vulnérable l’économie congolaise et mettre en cause l’ambition du pays d’atteindre son émergence à l’horizon 2025.

Cela étant, il est donc souhaitable et nécessaire à plus long terme, de s’abstenir de recourir à l’endettement extérieur, même à coût préférentiel pour éviter de replonger le pays dans la situation d’un surendettement dont les effets s’avéreraient difficiles pour les générations futures.

Guy-Gervais Kitina

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