Secteur agricole : seulement trois pour cent de financement

Mardi 1 Décembre 2015 - 17:30

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Quoiqu'elle ait soixante-quinze millions d'hectares de terres arables, la RDC présentée comme le deuxième pays africain possédant le plus vaste potentiel agricole de la région n'a pas réussi à attirer des financements importants au cours de ces dernières années. En effet, les chiffres du FPM, Fonds pour l'inclusion financière en RD-Congo, font état de 3% des financements en 2011. Il est clair, affirme le FPM, que l'offre de service n'est pas adaptée aux réalités du secteur agricole. Le 4 décembre, il est prévu une rencontre des différents acteurs du secteur au siège du Fonds pour échanger sur les résultats d'une grande étude agricole menée dans trois provinces du pays.     

Le 12 décembre 2014, en marge d'un atelier, le FPM a lancé cette étude de marché sur les opportunités d'investissement en finance agricole pour les institutions financières. Il s'agit d'une étude menée sur le terrain par SNV, une organisation néerlandaise de développement. Selon les informations disponibles, cette organisation s'est déployée dans trois provinces, en l'occurrence le Bas-Congo, le Bandundu et le Sud-Kivu. Cette démarche répond ainsi à l'urgence de faire face à une des contraintes majeures au développement du secteur agricole qu'est le financement, poursuit le FPM.

Une année après, l'on s'interroge déjà sur les résultats. En effet, cette étude poursuivait deux objectifs majeurs. D'abord, il y a l'identification des opportunités d'investir dans l'offre des services financiers aux différents acteurs du secteur agricole (spécification de la nature et de la structure de la demande du marché ainsi que ses contraintes). Ensuite, il faut signaler également la définition des différents modèles d'affaires ainsi que les mécanismes de financement possibles. L'atelier du 4 décembre sera une occasion propice pour présenter justement les résultats de l'étude aux institutions financières ainsi qu'aux différents acteurs et prestataires du secteur agricole en RDC.

Le FPM a levé un pan de son voile sur le contenu de ces résultats très attendus. L'étude comportera des renseignements sur l'organisation du secteur agricole, principalement le cadre macroéconomique et institutionnel, le cadre juridique et fiscal, le cadre foncier, les acteurs et les services techniques disponibles. Au-delà, la présentation des résultats intègrera également la demande solvable en services financiers des agriculteurs ainsi que l'offre actuelle de services financiers et les pratiques d'accès au financement des agriculteurs. Ensuite, il sera question de faire le point sur les opportunités et les contraintes de financement des différents acteurs impliqués dans la chaîne de valeur. Enfin, l'étude livrera les différents mécanismes pouvant être utilisés par les institutions financières pour offrir les services et produits financiers aux agriculteurs de façon efficiente.

La divulgation de ces données promet d'intenses échanges d'autant plus qu'il s'agit d'un secteur très stratégique capable de booster la croissance économique. Environ 70% de la population locale vivent du secteur agricole mais il est difficile d'en tirer un réel profit à cause de la faiblesse de l'accès au financement. En raison de l'absence de données actualisées, beaucoup de banques du pays rechignent à accorder des crédits pour financer des projets agricoles. Les plus "téméraires" interviennent quand même mais en aval, lorsque l'agriculteur est prêt à passer à la phase de commercialisation.

La bonne nouvelle est l'intérêt croissant des instances publiques, des bailleurs de fonds et des privés. Il y a même eu un Plan national d'investissement agricole mis sur pied par le gouvernement pour relancer les activités agricoles. L'atelier du vendredi prochain promet d'accompagner les efforts menés jusque-là pour sortir le secteur agricole de l'ornière.            

               

Laurent Essolomwa

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